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Chapitre
I..
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1 ère
partie.
Après l’annonce de la nouvelle, le duc de Dekereth demanda
la permission de se lever, ce que personne ne trouva à
redire, et ne redit.
Le roi quant à lui affectait un silence de mort, et n’osait
prononcer un mot, se rendant compte de la chose dans laquelle
il s’était engagé.
Si le roi avait décidé la guerre, c’est qu’il s’y
sentait contraint, et ne pouvait négliger la mort de l’héritière
de Dekereth. On le poussait, il ne pouvait pas, ou n’avait
peut-être plus la force de résister. Il croyait avoir
compris la politique de Sestisis avec ce blocus, qui n’était
que le commencement.
Le pire était bien plus loin, car les souverains ont toujours
eu un don de prévenance, les avertissant inconsciemment de
certains événements, et le roi devinait que la guerre
durerait bien plus que « la Courte », et qu’il n’en
verrait pas la fin.
Ce qui le mettrait dans un choix fort embarrassant…rappelons
qu’à la mort du roi, le successeur qui épouserait Sesothia,
serait celui qui accomplirait l’épreuve qu’il se devait
de désigner.
Aussi, il comprit que dans la force des choses, il se devait
d’abdiquer bientôt, et se donna une semaine pour trouver un
régent.
La princesse, elle, était toute émue, surtout affligée, à
l’idée qu’on puisse mourir d’une mort non naturelle. La
main du prince Philipos, la réconforta, et elle s’en sentit
plus digne et sereine.
Elle regarda un instant sa coquette robe, et surtout le trou
qui dévoilait son ventre, et pleura de plus belle.
Philipos, peut-être plus par réserve, ou peut-être par
respect, retira sa main.
Philipos se sentait intimement convaincu qu’il prendrait une
part aux événements qui allait se dérouler dans le royaume,
il pensait même qu’il y aurait une place importante.
Le chambellan royal, lui, se réfugiait dans un quotidien
imperturbable, si ferme au dessus-de ses pieds, qu’il
pourrait continuer ainsi de se plaindre d’untel qui
n’avait pas respecter tel loi, ou de complimenter untel qui
avait su respecter les règles tacites qui décident de la
cour.
Les autres ducs avaient des comportement plus ou moins
semblables, semblant se recueillir et réfléchir au futur
tracas auxquels ils devront faire face, et un peu comme le
chambellan, essayait d’oublier l’instant en pensant à
l’avenir.
Puis enfin , le roi se leva pour réfléchir, et sortit tous
de la torpeur apparente qui régnait dans cette salle, tous se
dirigèrent vers la sortie, nul mot n’eut besoin
d’exprimer ce qu’il souhaitait tous : rentrer chez soi
(non seulement dans le lieu, mais sans doute dans le temps).
***
Si Velia, Gregior et Pol étaient devenus très bon compagnon
au cours d’une soirée, ils ne leur en restèrent pas moins
à déterminer la suite de la marche des choses.
La 4ème heure venait de commencer, et on ne pouvait imaginer
l’ambiance tendu et confuse qui régnait en la taverne
« la guerre a-t-elle déjà commencé ? Que s’est-il passé
? Où allons nous combattre ? Pour quel duché vais-je
m’engager ? Mon sort de feu marchera-t-il en combat ? »
Tels étaient un bref exemple des questions existentielles qui
tourmentaient ces gens, ne se rendant pas compte qu’au bout
de la guerre, il y a la Mort.
Les joyeux drilles s’étaient rassis, et parlaient
joyeusement de l’avenir, et surtout allait décider du duché
pour lequel il combattrait.
« Moi, du moment qu’il y a du vin et des jolies femmes,
j’irais partout ou vous irez , dit mi-riant, mi sérieux, le
menestrel
- Du moment que tu arrêtes de me tripoter…ce serait
possible.
Les deux garçons prirent alors un air étonné, ils ne se
doutèrent absolument pas que Velia était une petite maligne
qui admonestait les hommes de leur ardeur au prix d’une
petite bourse. Ils croyaient fermement avoir trouvé la perle
rare, celle qu’on peut rencontrer de temps en temps après
le mariage, et qui ne s’offusque ne rien, ne demandant rien.
- Mais…
- Je pense que combattre sous les armes de la capitale serait
une bonne idée non ?
Velia espérait ainsi reprendre le cours d’une conversation
normale , du moins en ce moment.
Les deux garçons bredouillant étaient un spectacle risible,
et ils reprirent ensuite leur air d’avant, qui leur était
propre, sans doute préférant oublier la soirée que se fâcher
avec une si jolie femme.
- Pas sûr…pas sûr , je pense pas qu’on combatte sous les
armes d’un duché, mais du royaume !
- Alors pourquoi avoir chacun notre uniforme spécifique ? le
menestrel semblait vouloir déstabiliser le guerrier
- Ben…ça doit sans doute être de la parade ça
Et effectivement, deux jours plus tard, on apprit à tout ses
patriotiques que c’était une histoire de royaume, et non de
duché, car il en allait de la sauvegarde de notre belle terre
de Nestisis.
- Je vous propose un trucs les mignons…Et si on allait
dormir ?
- Bonne idée ! le guerrier semblait soucieux d’en finir
avec cette conversation et surtout cette soirée, où il avait
dépassé certaines limites d’ordre moral.
Le menestrel ne trouva rien à y redire, si ce n’est qu’il
n’aura pas pu convenablement se souler, nos trois amis donc,
se séparérent ainsi, quittant chacun la taverne, et après
avoir échangés quelques bises timides et poignées de mains
vigoureuses, promirent de se revoir le lendemain au même
lieu, et partirent chacun de leur côté, dans trois
directions différentes.
***
Velia en sortant de la porte de la taverne s’engagea dans la
première ruelle qui s’offrit à elle, et escalada la maison
qui s’offrait à elle, la miniscule hauteur de 2 ou trois étages.
Elle aimait tant ces moments de solitudes, ou seule (du moins
le croyait-elle) elle marchait sur les toits, dans le silence,
et sans être vu ni de rien ni de personne. On ne lui
demandait ni si elle habitait toujours chez ses parents, ni
quel était son âge (avant son nom), elle ne rencontrait tout
simplement personne.
Sa grâce à se faufiler était tout simplement au moins égale
à sa beauté, de ses bottes lestes d’archer, elle ne
faisait que peu de bruit, et si bien qu’elle en ferait, on
aurait cru un chat, tellement la nuit était sombre ce jour là.
Car en vérité, les rues de la capitale la déprimait…ils
étaient toujours plein de monde qui ne cessait de la
harceler…il faut dire en plus que les bougies disposées
tout les 5 mètres n’arrangeaient pas les choses en faisant
luire sa peau satinée, et mettant par jeu des ombres son
corps en relief.
Un instant, elle vérifia bien que son arc était bien attaché
avec son carquois à son gilet, et se mit à effectuer des
sauts lestes de toits en toits….
Les maisons de la capitale était en général constituait de
deux ou trois étages, qu’en général un escalier extérieur
reliait, une terrasse, et des toits recouverts de tuiles, mais
fermement liés, si bien qu’il était bien rare que les
utilisateurs qui se voulaient discrets des sommets de la
capitale puisse se faire surprendre.
Ses pensées dérivaient…sur les deux hommes. Car il fallait
bien avouer qu’elle éprouvait une attirance étrange pour
ces deux-là, alors qu’elle ne venait de les rencontrer que
ce soir là. Elle se dit que peut-être, elle viendrait réellement
demain au rendez-vous prévu, et marchera ensemble avec eux
sur Sestisis et sa capitale aux milles coupoles : Arcantia.
Un instant pensive elle s’arrêta sur une terrasse, et
laissa pendre ses lisses jambes à travers le balcon, les
balançant. Elle regarda le ciel noir, le même que contempla
Bub il y a quelques heures, et s’absorbe dans une
contemplation rêveuse, fixant son regard sur les étoiles…
***
Gregior quant à lui hésita un instant à suivre Velia, puis
prit semblant de prendre le chemin opposé à celui qu’elle
prenait – c’est à dire à gauche et non à droite – il
se retourna, et ne put repérer ses épaules exquise, ni sa
silhouette….
Résigné à ne pas obtenir Velia, il reprit son chemin à
gauche, et s’avança vers son école où il logeait.
Les rues de la capitale était toujours animée, ce qui
expliquait le perpétuel éclaircissement des rues par la
bougie, et jusqu’à ce qu’on ai convaincu les mages de
dispenser lumière et chaleur à tous, on en était réduit à
importer la cire du duché de Cyrinthia.
D’ailleurs, les fabricants de bougie s’arrangeait pour que
les mages ne soient pas trop motivés, et laissent traîner
l’affaire.
Par-ci par là, on voyait les marchands à leurs établis
proposaient nourriture simple (seuls les marchands de vivres
avaient le droit de s’établir ailleurs que dans les marchés),
certaines tavernes rendait un bon bruit, on se saluait
poliment, on parlait avec des inconnus de la guerre
approchante, ici là un jeune couple de tourtereaux –
Gregior sourit amèrement à leur bonheur- par là un guerrier
qui cuvait sa paie, dans ce coin là une vieille qui vous prédisait
l’aventure, et même –ce qui était assez rare tout de même-
Gregior vit poindre la robe verte d’un druide, qui tentait
de ramener les gens à la « raison ».
Gregior rit. Ces druides qui voulaient tenter de vous faire
croire que la nature « reposant et si calme, paisible »
valait mieux qu’une bonne pinte de vin, quelques pièces
d’or et une jolie donzelle.
Gregior avait déjà parcouru 6 ou 7 barrières et se trouvait
déjà dans son quartier, ce qui expliquait une gaieté légèrement
plus grande, dû aux nombreuses tavernes qui permettaient aux
ménestrels débutants de s’exercer ici-même.
Retrouvant sa gaieté dans ces veines du cœur de la capitale,
il hésitait même à retourner à la taverne, voire si on
pouvait y quérir du bon vin en échange d’une ballade.
Réflexion faite, il se rendait compte que la nuit allait
poindre à sa fin dans quelques heures, et que mieux vaudrait
se reposer en vue du rendez-vous de ce soir.
D’ailleurs il était arrivé chez lui.
Il ouvra donc la lourde porte de bois, et monta traversant la
cour où quelques bardes répétaient des jongleries, l’un
avec des dagues, l’autres avec des torches.
Et devant cette bonne humeur, il se sentit immédiatement réconforté,
peut-être la flamme lui ranimait le cœur, ou peut-être les
dagues luisantes à cette même flamme, ou peut-être bien les
deux. Il prit donc par l’escalier extérieur le chemin de
l’étage, où se trouvait sa chambre.
***
A la sortie de la taverne, et après quelques pas, Pol
rencontra un de ces fameux lampions…
Elle était jeune, environ 15 ans, et s’appellait Ness, il
la connaissait d’ailleurs, et avait avec elle des liens
affectifs.
Les lampions avaient pour tâche de changer les bougies régulièrement,
et ceux dans toute la capitale. Ils étaient au nombre de 5000
pour toute la capitale.
Voir encore une femme lui fit poindre sa honte cuisante de ce
soir, son honneur troublé par une simple fille, qui l’avait
séduit.
« tiens bonjour Pol, c’est toi ! »
Et Ness rit . Elle riait tout le temps, c’est pour cela que
les gens l’aimaient, que ce soit drôle ou non, elle riait,
exprimait sa joie de vivre, toujours et encore.
Et Pol rit aussi, parce qu’il avait envie, parce qu’il le
voulait, parce qu’il voulait oublier cette velia, il sentait
qu’il y avait des blessures que les baumes ne pouvaient réparé,
et qu’un guerrier ne pouvait voir, il sentait un serrement là,
à son cœur.
« Comment vas-tu Pol ? Toujours guerrier ?
Que veux-tu ! On ne se refait pas !
Ca c’est sûr ! et encore son rire retentit, claire et
sonore, réchauffant le cœur…
Toujours lampion toi ?
Oui ! Tu sais quoi ?
Non.
Je vais me marier ! et elle rit d’un rire qui lui paraissait
soudain moins partageur, d’un rire qui lui était reservé,
elle n’était plus la Ness qu’il avait connu…il regarda
son corps, non, c’était une femme maintenant.
Oh…toi ? Toi, tu as cédée !
Que veux-tu…il est charmant…,elle eut un drôle de tendre
sourire, qu’il ne lui eut jamais vu, et il est barde. Il
s’appelle Jol !
Bien bien ! Et il rit, mais un peu plus faussement, son rire
sonnait faux, et Ness l’avait compris.
Bon, je vais te laisser, encore du travail !.
En effet, tout en parlant, elle avait changé la bougie, et
descendait de son échelle pour changer toute l’avenue qui
lui restait à faire. Elle plia son échelle, et s’éloigna
sourire aux lèvres, et lui fit un petit signe amical en se
retournant.
Pol resta un instant songeur…Et soupira…Oui décidément,
il y a des choses que les druides ne peuvent soigner en dehors
de la mort.
Il faut dire que ce guerrier triste pouvait prêter à sourire
du haut de ses 1 mètre 90 et de sa lourde épée, cet air bon
enfant qu’il arborait lui faisait d’ailleurs énormément
d’amis, et on venait souvent se confier à lui, lorsqu’on
se sentait en peine, les femmes recevoir de lui un câlin
tendre, et les hommes une embrassade un peu vigoureuse.
Pol serait encore bien plus impressionnant avec son armure de
métal qui lui recouvrait entièrement le corps.
Mais la plupart des gens pensaient que c’était quelque
guerrier triste de laisser un foyer et une famille, ou encore
tout simplement la « peur de mourir » qui lui prenait.
Il arriva enfin dans son quartier, où toutes les maisons étaient
faites de pierre, à l’aspect martial et froid, aucune décoration
ne venait orner les murs, aucun barde rôdait , et aucune
auberge ouvrait.
C’était tout simplement l’œuvre du gouverneur du
quartier, un Melberethien de surcroît qui ne laisserait pas
passer une seule distraction pour les hommes, mais en tant que
bon général, et homme tenant à ses petits –comme il les
appelait-, il ne pouvait leur interdire une petite distraction
de temps en temps, comme une beuverie dans une taverne, ou même
(en général, c’était dans des occasions unique, comme la
majorité, ou le mariage), un tour dans les maisons closes du
quartier qui se trouvait à l’extrémité Nord-est de la
ville, qu’on appelait, et ce qui la décrivait bien dans
tout les sens du termes, le grand bordel.
Pol prit directement le chemin de sa « caserne », petit
surnom affectueux, qui, il le sentait, allait prendre son
importance dans les semaines qui venaient.
***
Dans toutes les tavernes, dans toutes les guildes
d’apprentis, partout donc, où pouvait se trouver la future
armée se trouva afficher l’avis royal de guerre :
« Mon cher peuple, le royaume est en danger, et c’est non
sans un serrement de cœur que je fais appel à vous.
Hier soir s’est produit un événement terrible, témoin de
la fourberie Systisienne : la princesse Morgianne a été
assassinée en traître, mais heureusement le meurtrier paya
de son sang son acte au combien méprisable. Aussi mes chers
sujets, les temps qui s’annoncent vont être difficile,
trois mesures d’ordre primordiale vont être instauré :
les levées s’effectueront au taux maximal possible sans
mettre menacer la pérennité du peuple.
Tout homme sachant, et/ou, voulant se battre est prié de
rejoindre le bureau de recrutement possible, qui par mesure
pratique, seront installés dans les postes de police
ailleurs, et dans les réserves de lampions pour la capitale.
Ainsi, avec votre soutien, nous vaincrons l’ennemi, qui bien
qu’ayant agi en traître, ne pourra se remettre du coup que
nous lui mettrons en envoyant nos forces au combat. »
Tout le monde se posaient des questions en lisant cet
avis…l’expression taux maximal n’a pu été employé
depuis la dernière grande guerre il y a 900 ans, où on dit
que des nains prirent part au combat, et des archers elfes.
D’ordinaire le taux varie de 10 à 20 pour 1000 pour l’armée,
et 20 à 40 pour la milice. Mais le taux maximal n’était
jamais en dessous du 100 pour 1000, et les personnes les plus
intelligentes (hélas très peu), la poignée de mage donc, ne
fit pas part au peuple de l’opinion qu’ils avaient sur la
durée de la guerre, surtout que pareil chose, venant de ces
érudits, aurait porté un coup sévère au moral du peuple.
Car il faut dire que la situation n’était pas brillante, on
n’avait pas porté les armes depuis longtemps, les royaumes
voisins n’apporteraient qu’une aide tributaire, car
Sestisis et Nestisis étaient environ de force semblable, et
possédait tout deux un nombre d’alliés suffisant.
Ce que craignait le roi en plus de sa mort, et donc de la déclaration
de succession en pleine guerre, c’était un emportement de
la guerre, qui mettrait à feu le monde connu (qui n’était
que fort petit il est vrai), impliquerait tout les alliés, et
causerait la mort de millions de gens.
En ce moment, sur la terre d’été , comme les mages
cartographes avaient appelés la terre fertile qu’était la
nôtre, et dont l’hiver n’était qu’un petit redoux, ce
même hiver dont on osait croire qu’il puisse être si
puissant en d’autres horizons, donc, sur cette même terre
de l’été, on pouvait estimer le nombre d’âme au nombre
de quelques dizaines de millions de gens, ce qui étaient un
chiffre énorme. On disait que la capitale comptait à elle
seule quelques centaines de milliers d’âmes (on était
toujours très vague sur les chiffres, car personne n’a
jamais eu l’idée de compter).
Il pensa même aux nains, il ne sait pas pourquoi, mais la
pensée lui effleura l’esprit, où était donc ces créatures
si prompts au combat que les guerres successives ( il y a 900
ans) eurent repoussés ?
On n’en avait jamais plus revu, et nul ne savait où ils étaient,
et cela inquiéta encore plus le roi.
***
Bub allait faire quelque chose qui pour de nombreuses femmes
étaient horrible, et pour d’autre tout simplement
impensable : elle allait abandonner son enfant à une autre.
Mais contrairement à ces femmes qui ne s’étaient pas rendu
compte de la charge qu’étaient un enfant, de ces femmes qui
n’avaient pas voulu de cet enfant, de ces femmes qui tout
simplement ne pouvaient envisager la maternité, Bub n’avait
pas le choix, son serment la liait, et vu sa force, elle ne
pourrait s’occuper de son petit garçon.
Le soleil apparaissait à l’ouest, et luisait d’étrange
façon avec la mer…si on se retournait, on pouvait voir son
reflet sur les montagnes enneigés qui entourait le petit
monde qu’était la terre d’été.
Prenons maintenant un peu de recul, et examinons la position géographique
de cette terre.
Entouré de tout côtés par des barrières naturelles, nous
avions à l’est la mer, à l’ouest au nord et au sud les
montagnes. Sur ces montagnes enneigés on distinguait
continuellement des nuages qui s’entassait, et pleuvait à
verse sur le relief.
La position de Nestisis était paradoxale : cœur de cette
petite terre, elle en était le royaume le plus florissant
(mais de loin le moins préparé à la guerre), mais n’en était
pas moins qu’un miniscule royaume dont on pouvait parcourir
la côte de 40 lieues en moins de 3 jours à cheval.
Sestisis se trouvait elle plus au nord, et occupait une
position directement attenante au montagne, et possédait donc
fort de métaux précieux ou non, très utile pour la guerre.
Les autres royaumes n’étaient que peu important comparés
à ces deux petits géants, et n’étaient qu’ici et là
une ville et quelques champs qui fort de ses milliers d’âmes
prenaient le titre de royaume, comme on prendrait celui de
noble, ou celui de combattant.
Bub prit l’enfant dans ses bras, et résolue, sortit de la
maison, et se mit en marche dans une direction qu’elle ne
savait point être l’ouest, direction de ces montagnes qui
apparaissait si proche, et pourtant si lointaine.
Elle marcha, marcha et marcha pendant toute une heure environ.
Sans cesse pendant tout ce temps, se succédait le même
paysage, morne et triste, une plaine comme dit précédemment
qui n’en finissait pas, si ce n’est les montagnes qu’on
apercevait au bout.
Même l’herbe verte du printemps, florissante et poussant,
donnant un air de verdure, ne réconforta aucunement le cœur
de Bub. Il n’y avait aucune bête, comme si elles avaient
toute pris la fuite, ce qui était le cas, vers quelques
sanctuaire où la Nature régnait en maître, en somme les forêts
de Falsira, grandes et immenses, peuplés de nombres de
monstres, dernier refuge de tout ce qui était en danger sur
cette terre de l’été, avec les montagnes de l’ouest.
Elle marchait, et ses pieds lui faisaient mal –les bottes
sont forts rares en ces temps là- mais pourtant elle
marchait, déterminé à ne pas tuer son enfant.
Des petites ampoules apparaissait, et heureusement pour elle
que la terre de ce pays était d’herbe et de terre, et non
de rocher et de pierre.
Au bout d’une heure, elle aperçut enfin une maison, qui lui
semblât habité, par tout ces petits signes qui caractérisent
la vie comme une fenêtre ouverte, l’absence de toiles
d’araignées, un air joyeux, enfin bref, la vie vivait par
les hommes ici.
De même qu’elle aperçut la maison, la maison l’aperçut,
et une femme qui paraissait d’âge mure, vint à sa
rencontre, avec cet air de dignité que seul une mère peut
arborer.
La distance d’une barrière fut très vite franchie par ces
deux femmes motivées, représentation même des motivations
complexe qui agite l’âme d’une femme.
La maison était assez simple, on aurait estimé son nombre de
pièces de loin à deux ou trois : une salle de séjour, une
cuisine-atelier et une chambrette.
« Bienvenue, je vous attendais »
Ce tableau de deux femmes se trouvant peu loin d’une maison
aurait pu paraître surréaliste, particulièrement dans le
silence soudain qui s’était fait, comme par respect d’un
autre acte qui s’avançait dans l’Histoire.
Bub ne souffla mot, elle était un peu effrayée de la résolution
de cette femme, qui sembla-t-il en plus de dépasser la
sienne, s’accompagnait d’une aura de puissance étrange
qu’elle n’avait jamais entraperçu –peut être parce
qu’elle ne l’avait jamais souhaité, ou tout simplement ce
genre de vieille femme qui vit dans une maison isolée en la
seule région déserte de Dekereth ne court pas le monde.
Elle posa l’enfant à terre, et comme d’un accord tacite,
la vieille femme courba l’échine et ramassa le jeune garçon
dans son tissu qui le protégeait de ce monde si hostile.
« J’en prendrais soin ».
Et Bub fit un vague signe de tête, qui voulait dire « merci
», « c’est ce que vous devez faire » , ou « je vais vous
revoir de toute façon », sans doute un peu de tout cela à
la fois.
Elle se retourna, et reprit sa marche, sans savoir pourquoi,
elle savait qu’elle devait atteindre ces montagnes. Elle
savait qu’elle ne devait pas se retourner, cela ne lui
aurait pas plû, elle le savait, une petite voix lui
disait…lui faisait oublier la douleur de ces pieds qui
autrefois auraient pu être admirés par tant d’hommes,
aujourd’hui n’était qu’une masse de chair qui
souffrait, car ils n’étaient pas habitué à marcher ainsi.
Elle regarda un instant ces vêtements : sa jupe qui arrivait
à ses genoux, son gilet qui s’ouvrait en léger décolleté,
avec ces petits boutons que sa mère avait cousus elle même,
son collier que Georges lui avait offert, et sa culotte de
dentelle qui la protégeait des coups de vents.
Elle déchira le bas de sa jupe jusqu’à environ mi-cuisse,
prit les bandelettes de tissus, et s’en servi pour
improviser de vagues chaussons en l’enroulant autour de ses
pieds et faisant du reste une sorte d’ourlet au niveau de la
cheville, car elle savait qu’il valait mieux de petits
ampoules que de grosses plaies sanguinolentes, ne serait-ce
par expérience, elle qui avait déjà vu rentrer des hommes
de la moisson.
De loin, on aurait pu prendre Bub pour quelque jeune amazone
(les amazones étaient le groupe de dryade le plus proche des
humains, leur tenue légére n’en faisait pas moins d’elle
les plus emmitouflés comparés aux dryades blanches, et aux
terribles dryades noires) parti en quête, qui était triste,
loin des siennes.
Elle regarda les montagnes…comme elles paraissaient
gigantesques, et si lointaine pourtant –elle tendit la main
pour s’en assurer-, elle estima naïvement leur distance à
100 barrières (environ 20 kilomètres) alors qu’elles étaient
encore bien plus loin…des dizaines de lieux 50 en totalité…Et
que son voyage durerait longtemps, longtemps, et que bien des
embûches se mettraient sur sa route, car sans le savoir, elle
avait devant elle la plaine de Dekereth à traverser, puis la
gigantesque forêt de Falsira, tout en évitant les hordes
Senistiennes, surtout si elle restait aussi près de la frontière.
Elle eut un regard vers ce qui devait être un reste de son
entaille, mais absolument rien n’y paraissait, et on avait
beau chercher, tâter, toucher, vérifier, on n’y trouvait
rien d’autre que le bras d’une paysanne.
Et Bub savait au fond d’elle même qu’elle était en
quelque sort cette amazone, et que ce n’était que le début
de son voyage, même si elle ne pouvait encore l’envisager
dans toute sa durée.
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Mort-verte
Petit sorcier d'Angie - Barde, Crieur
public - Apprenti des Arcanes - Univers :
Ezar
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Dernière
mise à jour 20/09/01
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