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Récits d'aventures : Armure d'Or



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Chapitre I..

1 ère partie.

Après l’annonce de la nouvelle, le duc de Dekereth demanda la permission de se lever, ce que personne ne trouva à redire, et ne redit.

Le roi quant à lui affectait un silence de mort, et n’osait prononcer un mot, se rendant compte de la chose dans laquelle il s’était engagé.

Si le roi avait décidé la guerre, c’est qu’il s’y sentait contraint, et ne pouvait négliger la mort de l’héritière de Dekereth. On le poussait, il ne pouvait pas, ou n’avait peut-être plus la force de résister. Il croyait avoir compris la politique de Sestisis avec ce blocus, qui n’était que le commencement.

Le pire était bien plus loin, car les souverains ont toujours eu un don de prévenance, les avertissant inconsciemment de certains événements, et le roi devinait que la guerre durerait bien plus que « la Courte », et qu’il n’en verrait pas la fin.

Ce qui le mettrait dans un choix fort embarrassant…rappelons qu’à la mort du roi, le successeur qui épouserait Sesothia, serait celui qui accomplirait l’épreuve qu’il se devait de désigner.
Aussi, il comprit que dans la force des choses, il se devait d’abdiquer bientôt, et se donna une semaine pour trouver un régent.

La princesse, elle, était toute émue, surtout affligée, à l’idée qu’on puisse mourir d’une mort non naturelle. La main du prince Philipos, la réconforta, et elle s’en sentit plus digne et sereine.

Elle regarda un instant sa coquette robe, et surtout le trou qui dévoilait son ventre, et pleura de plus belle.
Philipos, peut-être plus par réserve, ou peut-être par respect, retira sa main.

Philipos se sentait intimement convaincu qu’il prendrait une part aux événements qui allait se dérouler dans le royaume, il pensait même qu’il y aurait une place importante.

Le chambellan royal, lui, se réfugiait dans un quotidien imperturbable, si ferme au dessus-de ses pieds, qu’il pourrait continuer ainsi de se plaindre d’untel qui n’avait pas respecter tel loi, ou de complimenter untel qui avait su respecter les règles tacites qui décident de la cour.

Les autres ducs avaient des comportement plus ou moins semblables, semblant se recueillir et réfléchir au futur tracas auxquels ils devront faire face, et un peu comme le chambellan, essayait d’oublier l’instant en pensant à l’avenir.

Puis enfin , le roi se leva pour réfléchir, et sortit tous de la torpeur apparente qui régnait dans cette salle, tous se dirigèrent vers la sortie, nul mot n’eut besoin d’exprimer ce qu’il souhaitait tous : rentrer chez soi (non seulement dans le lieu, mais sans doute dans le temps).

***

Si Velia, Gregior et Pol étaient devenus très bon compagnon au cours d’une soirée, ils ne leur en restèrent pas moins à déterminer la suite de la marche des choses.

La 4ème heure venait de commencer, et on ne pouvait imaginer l’ambiance tendu et confuse qui régnait en la taverne
« la guerre a-t-elle déjà commencé ? Que s’est-il passé ? Où allons nous combattre ? Pour quel duché vais-je m’engager ? Mon sort de feu marchera-t-il en combat ? »
Tels étaient un bref exemple des questions existentielles qui tourmentaient ces gens, ne se rendant pas compte qu’au bout de la guerre, il y a la Mort.

Les joyeux drilles s’étaient rassis, et parlaient joyeusement de l’avenir, et surtout allait décider du duché pour lequel il combattrait.
« Moi, du moment qu’il y a du vin et des jolies femmes, j’irais partout ou vous irez , dit mi-riant, mi sérieux, le menestrel
- Du moment que tu arrêtes de me tripoter…ce serait possible.

Les deux garçons prirent alors un air étonné, ils ne se doutèrent absolument pas que Velia était une petite maligne qui admonestait les hommes de leur ardeur au prix d’une petite bourse. Ils croyaient fermement avoir trouvé la perle rare, celle qu’on peut rencontrer de temps en temps après le mariage, et qui ne s’offusque ne rien, ne demandant rien.
- Mais…
- Je pense que combattre sous les armes de la capitale serait une bonne idée non ?

Velia espérait ainsi reprendre le cours d’une conversation normale , du moins en ce moment.
Les deux garçons bredouillant étaient un spectacle risible, et ils reprirent ensuite leur air d’avant, qui leur était propre, sans doute préférant oublier la soirée que se fâcher avec une si jolie femme.
- Pas sûr…pas sûr , je pense pas qu’on combatte sous les armes d’un duché, mais du royaume !
- Alors pourquoi avoir chacun notre uniforme spécifique ? le menestrel semblait vouloir déstabiliser le guerrier
- Ben…ça doit sans doute être de la parade ça

Et effectivement, deux jours plus tard, on apprit à tout ses patriotiques que c’était une histoire de royaume, et non de duché, car il en allait de la sauvegarde de notre belle terre de Nestisis.

- Je vous propose un trucs les mignons…Et si on allait dormir ?
- Bonne idée ! le guerrier semblait soucieux d’en finir avec cette conversation et surtout cette soirée, où il avait dépassé certaines limites d’ordre moral.


Le menestrel ne trouva rien à y redire, si ce n’est qu’il n’aura pas pu convenablement se souler, nos trois amis donc, se séparérent ainsi, quittant chacun la taverne, et après avoir échangés quelques bises timides et poignées de mains vigoureuses, promirent de se revoir le lendemain au même lieu, et partirent chacun de leur côté, dans trois directions différentes.

***

Velia en sortant de la porte de la taverne s’engagea dans la première ruelle qui s’offrit à elle, et escalada la maison qui s’offrait à elle, la miniscule hauteur de 2 ou trois étages.

Elle aimait tant ces moments de solitudes, ou seule (du moins le croyait-elle) elle marchait sur les toits, dans le silence, et sans être vu ni de rien ni de personne. On ne lui demandait ni si elle habitait toujours chez ses parents, ni quel était son âge (avant son nom), elle ne rencontrait tout simplement personne.
Sa grâce à se faufiler était tout simplement au moins égale à sa beauté, de ses bottes lestes d’archer, elle ne faisait que peu de bruit, et si bien qu’elle en ferait, on aurait cru un chat, tellement la nuit était sombre ce jour là.

Car en vérité, les rues de la capitale la déprimait…ils étaient toujours plein de monde qui ne cessait de la harceler…il faut dire en plus que les bougies disposées tout les 5 mètres n’arrangeaient pas les choses en faisant luire sa peau satinée, et mettant par jeu des ombres son corps en relief.

Un instant, elle vérifia bien que son arc était bien attaché avec son carquois à son gilet, et se mit à effectuer des sauts lestes de toits en toits….

Les maisons de la capitale était en général constituait de deux ou trois étages, qu’en général un escalier extérieur reliait, une terrasse, et des toits recouverts de tuiles, mais fermement liés, si bien qu’il était bien rare que les utilisateurs qui se voulaient discrets des sommets de la capitale puisse se faire surprendre.

Ses pensées dérivaient…sur les deux hommes. Car il fallait bien avouer qu’elle éprouvait une attirance étrange pour ces deux-là, alors qu’elle ne venait de les rencontrer que ce soir là. Elle se dit que peut-être, elle viendrait réellement demain au rendez-vous prévu, et marchera ensemble avec eux sur Sestisis et sa capitale aux milles coupoles : Arcantia.

Un instant pensive elle s’arrêta sur une terrasse, et laissa pendre ses lisses jambes à travers le balcon, les balançant. Elle regarda le ciel noir, le même que contempla Bub il y a quelques heures, et s’absorbe dans une contemplation rêveuse, fixant son regard sur les étoiles…

***
Gregior quant à lui hésita un instant à suivre Velia, puis prit semblant de prendre le chemin opposé à celui qu’elle prenait – c’est à dire à gauche et non à droite – il se retourna, et ne put repérer ses épaules exquise, ni sa silhouette….

Résigné à ne pas obtenir Velia, il reprit son chemin à gauche, et s’avança vers son école où il logeait.
Les rues de la capitale était toujours animée, ce qui expliquait le perpétuel éclaircissement des rues par la bougie, et jusqu’à ce qu’on ai convaincu les mages de dispenser lumière et chaleur à tous, on en était réduit à importer la cire du duché de Cyrinthia.
D’ailleurs, les fabricants de bougie s’arrangeait pour que les mages ne soient pas trop motivés, et laissent traîner l’affaire.

Par-ci par là, on voyait les marchands à leurs établis proposaient nourriture simple (seuls les marchands de vivres avaient le droit de s’établir ailleurs que dans les marchés), certaines tavernes rendait un bon bruit, on se saluait poliment, on parlait avec des inconnus de la guerre approchante, ici là un jeune couple de tourtereaux – Gregior sourit amèrement à leur bonheur- par là un guerrier qui cuvait sa paie, dans ce coin là une vieille qui vous prédisait l’aventure, et même –ce qui était assez rare tout de même- Gregior vit poindre la robe verte d’un druide, qui tentait de ramener les gens à la « raison ».
Gregior rit. Ces druides qui voulaient tenter de vous faire croire que la nature « reposant et si calme, paisible » valait mieux qu’une bonne pinte de vin, quelques pièces d’or et une jolie donzelle.

Gregior avait déjà parcouru 6 ou 7 barrières et se trouvait déjà dans son quartier, ce qui expliquait une gaieté légèrement plus grande, dû aux nombreuses tavernes qui permettaient aux ménestrels débutants de s’exercer ici-même.

Retrouvant sa gaieté dans ces veines du cœur de la capitale, il hésitait même à retourner à la taverne, voire si on pouvait y quérir du bon vin en échange d’une ballade.

Réflexion faite, il se rendait compte que la nuit allait poindre à sa fin dans quelques heures, et que mieux vaudrait se reposer en vue du rendez-vous de ce soir.

D’ailleurs il était arrivé chez lui.

Il ouvra donc la lourde porte de bois, et monta traversant la cour où quelques bardes répétaient des jongleries, l’un avec des dagues, l’autres avec des torches.

Et devant cette bonne humeur, il se sentit immédiatement réconforté, peut-être la flamme lui ranimait le cœur, ou peut-être les dagues luisantes à cette même flamme, ou peut-être bien les deux. Il prit donc par l’escalier extérieur le chemin de l’étage, où se trouvait sa chambre.

***
A la sortie de la taverne, et après quelques pas, Pol rencontra un de ces fameux lampions…
Elle était jeune, environ 15 ans, et s’appellait Ness, il la connaissait d’ailleurs, et avait avec elle des liens affectifs.
Les lampions avaient pour tâche de changer les bougies régulièrement, et ceux dans toute la capitale. Ils étaient au nombre de 5000 pour toute la capitale.
Voir encore une femme lui fit poindre sa honte cuisante de ce soir, son honneur troublé par une simple fille, qui l’avait séduit.

« tiens bonjour Pol, c’est toi ! »

Et Ness rit . Elle riait tout le temps, c’est pour cela que les gens l’aimaient, que ce soit drôle ou non, elle riait, exprimait sa joie de vivre, toujours et encore.

Et Pol rit aussi, parce qu’il avait envie, parce qu’il le voulait, parce qu’il voulait oublier cette velia, il sentait qu’il y avait des blessures que les baumes ne pouvaient réparé, et qu’un guerrier ne pouvait voir, il sentait un serrement là, à son cœur.

« Comment vas-tu Pol ? Toujours guerrier ?
Que veux-tu ! On ne se refait pas !
Ca c’est sûr ! et encore son rire retentit, claire et sonore, réchauffant le cœur…
Toujours lampion toi ?
Oui ! Tu sais quoi ?
Non.
Je vais me marier ! et elle rit d’un rire qui lui paraissait soudain moins partageur, d’un rire qui lui était reservé, elle n’était plus la Ness qu’il avait connu…il regarda son corps, non, c’était une femme maintenant.
Oh…toi ? Toi, tu as cédée !
Que veux-tu…il est charmant…,elle eut un drôle de tendre sourire, qu’il ne lui eut jamais vu, et il est barde. Il s’appelle Jol !
Bien bien ! Et il rit, mais un peu plus faussement, son rire sonnait faux, et Ness l’avait compris.
Bon, je vais te laisser, encore du travail !.

En effet, tout en parlant, elle avait changé la bougie, et descendait de son échelle pour changer toute l’avenue qui lui restait à faire. Elle plia son échelle, et s’éloigna sourire aux lèvres, et lui fit un petit signe amical en se retournant.

Pol resta un instant songeur…Et soupira…Oui décidément, il y a des choses que les druides ne peuvent soigner en dehors de la mort.

Il faut dire que ce guerrier triste pouvait prêter à sourire du haut de ses 1 mètre 90 et de sa lourde épée, cet air bon enfant qu’il arborait lui faisait d’ailleurs énormément d’amis, et on venait souvent se confier à lui, lorsqu’on se sentait en peine, les femmes recevoir de lui un câlin tendre, et les hommes une embrassade un peu vigoureuse.

Pol serait encore bien plus impressionnant avec son armure de métal qui lui recouvrait entièrement le corps.

Mais la plupart des gens pensaient que c’était quelque guerrier triste de laisser un foyer et une famille, ou encore tout simplement la « peur de mourir » qui lui prenait.

Il arriva enfin dans son quartier, où toutes les maisons étaient faites de pierre, à l’aspect martial et froid, aucune décoration ne venait orner les murs, aucun barde rôdait , et aucune auberge ouvrait.

C’était tout simplement l’œuvre du gouverneur du quartier, un Melberethien de surcroît qui ne laisserait pas passer une seule distraction pour les hommes, mais en tant que bon général, et homme tenant à ses petits –comme il les appelait-, il ne pouvait leur interdire une petite distraction de temps en temps, comme une beuverie dans une taverne, ou même (en général, c’était dans des occasions unique, comme la majorité, ou le mariage), un tour dans les maisons closes du quartier qui se trouvait à l’extrémité Nord-est de la ville, qu’on appelait, et ce qui la décrivait bien dans tout les sens du termes, le grand bordel.

Pol prit directement le chemin de sa « caserne », petit surnom affectueux, qui, il le sentait, allait prendre son importance dans les semaines qui venaient.

***

Dans toutes les tavernes, dans toutes les guildes d’apprentis, partout donc, où pouvait se trouver la future armée se trouva afficher l’avis royal de guerre :

« Mon cher peuple, le royaume est en danger, et c’est non sans un serrement de cœur que je fais appel à vous.
Hier soir s’est produit un événement terrible, témoin de la fourberie Systisienne : la princesse Morgianne a été assassinée en traître, mais heureusement le meurtrier paya de son sang son acte au combien méprisable. Aussi mes chers sujets, les temps qui s’annoncent vont être difficile, trois mesures d’ordre primordiale vont être instauré :
les levées s’effectueront au taux maximal possible sans mettre menacer la pérennité du peuple.
Tout homme sachant, et/ou, voulant se battre est prié de rejoindre le bureau de recrutement possible, qui par mesure pratique, seront installés dans les postes de police ailleurs, et dans les réserves de lampions pour la capitale.
Ainsi, avec votre soutien, nous vaincrons l’ennemi, qui bien qu’ayant agi en traître, ne pourra se remettre du coup que nous lui mettrons en envoyant nos forces au combat. »

Tout le monde se posaient des questions en lisant cet avis…l’expression taux maximal n’a pu été employé depuis la dernière grande guerre il y a 900 ans, où on dit que des nains prirent part au combat, et des archers elfes.
D’ordinaire le taux varie de 10 à 20 pour 1000 pour l’armée, et 20 à 40 pour la milice. Mais le taux maximal n’était jamais en dessous du 100 pour 1000, et les personnes les plus intelligentes (hélas très peu), la poignée de mage donc, ne fit pas part au peuple de l’opinion qu’ils avaient sur la durée de la guerre, surtout que pareil chose, venant de ces érudits, aurait porté un coup sévère au moral du peuple.

Car il faut dire que la situation n’était pas brillante, on n’avait pas porté les armes depuis longtemps, les royaumes voisins n’apporteraient qu’une aide tributaire, car Sestisis et Nestisis étaient environ de force semblable, et possédait tout deux un nombre d’alliés suffisant.

Ce que craignait le roi en plus de sa mort, et donc de la déclaration de succession en pleine guerre, c’était un emportement de la guerre, qui mettrait à feu le monde connu (qui n’était que fort petit il est vrai), impliquerait tout les alliés, et causerait la mort de millions de gens.
En ce moment, sur la terre d’été , comme les mages cartographes avaient appelés la terre fertile qu’était la nôtre, et dont l’hiver n’était qu’un petit redoux, ce même hiver dont on osait croire qu’il puisse être si puissant en d’autres horizons, donc, sur cette même terre de l’été, on pouvait estimer le nombre d’âme au nombre de quelques dizaines de millions de gens, ce qui étaient un chiffre énorme. On disait que la capitale comptait à elle seule quelques centaines de milliers d’âmes (on était toujours très vague sur les chiffres, car personne n’a jamais eu l’idée de compter).
Il pensa même aux nains, il ne sait pas pourquoi, mais la pensée lui effleura l’esprit, où était donc ces créatures si prompts au combat que les guerres successives ( il y a 900 ans) eurent repoussés ?
On n’en avait jamais plus revu, et nul ne savait où ils étaient, et cela inquiéta encore plus le roi.

***

Bub allait faire quelque chose qui pour de nombreuses femmes étaient horrible, et pour d’autre tout simplement impensable : elle allait abandonner son enfant à une autre.

Mais contrairement à ces femmes qui ne s’étaient pas rendu compte de la charge qu’étaient un enfant, de ces femmes qui n’avaient pas voulu de cet enfant, de ces femmes qui tout simplement ne pouvaient envisager la maternité, Bub n’avait pas le choix, son serment la liait, et vu sa force, elle ne pourrait s’occuper de son petit garçon.

Le soleil apparaissait à l’ouest, et luisait d’étrange façon avec la mer…si on se retournait, on pouvait voir son reflet sur les montagnes enneigés qui entourait le petit monde qu’était la terre d’été.

Prenons maintenant un peu de recul, et examinons la position géographique de cette terre.
Entouré de tout côtés par des barrières naturelles, nous avions à l’est la mer, à l’ouest au nord et au sud les montagnes. Sur ces montagnes enneigés on distinguait continuellement des nuages qui s’entassait, et pleuvait à verse sur le relief.

La position de Nestisis était paradoxale : cœur de cette petite terre, elle en était le royaume le plus florissant (mais de loin le moins préparé à la guerre), mais n’en était pas moins qu’un miniscule royaume dont on pouvait parcourir la côte de 40 lieues en moins de 3 jours à cheval.

Sestisis se trouvait elle plus au nord, et occupait une position directement attenante au montagne, et possédait donc fort de métaux précieux ou non, très utile pour la guerre.

Les autres royaumes n’étaient que peu important comparés à ces deux petits géants, et n’étaient qu’ici et là une ville et quelques champs qui fort de ses milliers d’âmes prenaient le titre de royaume, comme on prendrait celui de noble, ou celui de combattant.

Bub prit l’enfant dans ses bras, et résolue, sortit de la maison, et se mit en marche dans une direction qu’elle ne savait point être l’ouest, direction de ces montagnes qui apparaissait si proche, et pourtant si lointaine.

Elle marcha, marcha et marcha pendant toute une heure environ.
Sans cesse pendant tout ce temps, se succédait le même paysage, morne et triste, une plaine comme dit précédemment qui n’en finissait pas, si ce n’est les montagnes qu’on apercevait au bout.

Même l’herbe verte du printemps, florissante et poussant, donnant un air de verdure, ne réconforta aucunement le cœur de Bub. Il n’y avait aucune bête, comme si elles avaient toute pris la fuite, ce qui était le cas, vers quelques sanctuaire où la Nature régnait en maître, en somme les forêts de Falsira, grandes et immenses, peuplés de nombres de monstres, dernier refuge de tout ce qui était en danger sur cette terre de l’été, avec les montagnes de l’ouest.

Elle marchait, et ses pieds lui faisaient mal –les bottes sont forts rares en ces temps là- mais pourtant elle marchait, déterminé à ne pas tuer son enfant.
Des petites ampoules apparaissait, et heureusement pour elle que la terre de ce pays était d’herbe et de terre, et non de rocher et de pierre.

Au bout d’une heure, elle aperçut enfin une maison, qui lui semblât habité, par tout ces petits signes qui caractérisent la vie comme une fenêtre ouverte, l’absence de toiles d’araignées, un air joyeux, enfin bref, la vie vivait par les hommes ici.

De même qu’elle aperçut la maison, la maison l’aperçut, et une femme qui paraissait d’âge mure, vint à sa rencontre, avec cet air de dignité que seul une mère peut arborer.
La distance d’une barrière fut très vite franchie par ces deux femmes motivées, représentation même des motivations complexe qui agite l’âme d’une femme.

La maison était assez simple, on aurait estimé son nombre de pièces de loin à deux ou trois : une salle de séjour, une cuisine-atelier et une chambrette.

« Bienvenue, je vous attendais »

Ce tableau de deux femmes se trouvant peu loin d’une maison aurait pu paraître surréaliste, particulièrement dans le silence soudain qui s’était fait, comme par respect d’un autre acte qui s’avançait dans l’Histoire.

Bub ne souffla mot, elle était un peu effrayée de la résolution de cette femme, qui sembla-t-il en plus de dépasser la sienne, s’accompagnait d’une aura de puissance étrange qu’elle n’avait jamais entraperçu –peut être parce qu’elle ne l’avait jamais souhaité, ou tout simplement ce genre de vieille femme qui vit dans une maison isolée en la seule région déserte de Dekereth ne court pas le monde.

Elle posa l’enfant à terre, et comme d’un accord tacite, la vieille femme courba l’échine et ramassa le jeune garçon dans son tissu qui le protégeait de ce monde si hostile.

« J’en prendrais soin ».

Et Bub fit un vague signe de tête, qui voulait dire « merci », « c’est ce que vous devez faire » , ou « je vais vous revoir de toute façon », sans doute un peu de tout cela à la fois.
Elle se retourna, et reprit sa marche, sans savoir pourquoi, elle savait qu’elle devait atteindre ces montagnes. Elle savait qu’elle ne devait pas se retourner, cela ne lui aurait pas plû, elle le savait, une petite voix lui disait…lui faisait oublier la douleur de ces pieds qui autrefois auraient pu être admirés par tant d’hommes, aujourd’hui n’était qu’une masse de chair qui souffrait, car ils n’étaient pas habitué à marcher ainsi.

Elle regarda un instant ces vêtements : sa jupe qui arrivait à ses genoux, son gilet qui s’ouvrait en léger décolleté, avec ces petits boutons que sa mère avait cousus elle même, son collier que Georges lui avait offert, et sa culotte de dentelle qui la protégeait des coups de vents.

Elle déchira le bas de sa jupe jusqu’à environ mi-cuisse, prit les bandelettes de tissus, et s’en servi pour improviser de vagues chaussons en l’enroulant autour de ses pieds et faisant du reste une sorte d’ourlet au niveau de la cheville, car elle savait qu’il valait mieux de petits ampoules que de grosses plaies sanguinolentes, ne serait-ce par expérience, elle qui avait déjà vu rentrer des hommes de la moisson.

De loin, on aurait pu prendre Bub pour quelque jeune amazone (les amazones étaient le groupe de dryade le plus proche des humains, leur tenue légére n’en faisait pas moins d’elle les plus emmitouflés comparés aux dryades blanches, et aux terribles dryades noires) parti en quête, qui était triste, loin des siennes.


Elle regarda les montagnes…comme elles paraissaient gigantesques, et si lointaine pourtant –elle tendit la main pour s’en assurer-, elle estima naïvement leur distance à 100 barrières (environ 20 kilomètres) alors qu’elles étaient encore bien plus loin…des dizaines de lieux 50 en totalité…Et que son voyage durerait longtemps, longtemps, et que bien des embûches se mettraient sur sa route, car sans le savoir, elle avait devant elle la plaine de Dekereth à traverser, puis la gigantesque forêt de Falsira, tout en évitant les hordes Senistiennes, surtout si elle restait aussi près de la frontière.

Elle eut un regard vers ce qui devait être un reste de son entaille, mais absolument rien n’y paraissait, et on avait beau chercher, tâter, toucher, vérifier, on n’y trouvait rien d’autre que le bras d’une paysanne.

Et Bub savait au fond d’elle même qu’elle était en quelque sort cette amazone, et que ce n’était que le début de son voyage, même si elle ne pouvait encore l’envisager dans toute sa durée. 

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Mort-verte
Petit sorcier d'Angie - Barde, Crieur public - Apprenti des Arcanes - Univers : Ezar

Dernière mise à jour 20/09/01