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Chapitre
II
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La conseil du matin se tint peu
avant le zénith du soleil. On y retrouva tout les personnages
habituels, et même le duc de Dekereth qui avait repris sa
place, elle aussi habituelle, c’est à dire au milieu de la
rangée de trois places face à un autre duc, le duc de
Melbereth.
La princesse elle aussi en dépit des émotions paraissait, et
au lieu de la robe enfantine qu’elle arborait à son
accoutumée, elle était vêtue de noire dans un silence de
soumission très digne, et sa robe de dentelle ainsi que son
voile en grillage dont elle avait recouvert sa tête faisait
d’elle une personne tout autre ; on aurait dit une fille
chagrinée par la mort de sa mère.
Le roi revêtait son habit de cérémonie, celui qu’il
portait d’habitude, son gros gilet rouge, avec sa cape
bleue, ornée de velours de peau de Loup tacheté, le tout
dominé par une couronne.
« Bien, des nouvelles ? »
Le chambellan prit alors la parole
« Oui Sa Majesté,
le royaume est calme, et nous avons reçu le messager de
Sestisis, il demande d’ailleurs à vous voir »
« Bien…qu’on le fasse entrer ! Mais…je ne vous garantis
point qu’il en réchappe !»
Et on introduit alors par les portes de la salle du conseil un
petit homme, droit, dont on ne voyait nulle trace de muscle,
lui aussi habillait en noir, mais pour tout autre raison : il
aimait cette couleur.
Il se mit à une estrade prévue à cet effet, qui se trouvait
en face de la table, de sorte que tous puissent le voir,
simplement en tournant légérement de la tête.
C’était Gelbretar, un haut dignitaire de l’ordre de
Sestisis, était censé convaincre le souverain que Sestisis
n’était pour rien dans toute cette affaire.
« Votre Majesté…
« Et ? Mais il ressemble à mon cireur de chaussures…
C’était Velandir qui s’exprimait ainsi
« Quoi ? De quoi parlez-vous frère ? Qu’avons nous à
faire de votre cireur de chassures ?
« Désolé votre majesté…désolé
Car Velandir pouvait être aveugle, mais il ne comprit pas
moins qu’il devait éviter de faire parler le fameux cireur
de chaussures qu’il avait chassé, surtout au vu de ce
qu’il avait pu entendre sur la famille royale.
« Je disais donc votre majesté….
« Silence ! Voici donc la preuve de votre fourberie ! Vous
venez, non, vous osez venir dans MON château, après avoir
assassiné une de MES amies, alors qu’on sait déjà tout,
absolument tout, nous avons les preuves, tout , rien ne peut
Nous être appris. »
Et il claqua alors des doigts , un laquais entra, apportant
sur un plateau d’argent les papiers saisis sur l’assassin
de la princesse.
« Reconnaissez vous cette signature ? »
Gelbretar sortit de la poche de sa veste une paire de
lunettes, et se mit à examiner le document en le levant,
comme s’il voulait mieux percevoir la lumière, alors que
nul n’en était besoin dans cette salle éclairé à la
bougie magique.
Son air semblait sur de soi, persuadé intimement au fond de
soi même que le papier était un faux.
Puis un voile tomba sur son visage : il était tout simplement
médusé, et ses petits yeux globuleux criait « cela n’est
pas possible ! ».
Ses lourdes cernes et les rides qui lui barraient tout le
visage accentuait encore plus le désespoir qui criait en lui.
En fait, ce qui inquiétait notre Gelbretar, c’était son
sort futur. Déjà en disgrâce après avoir été chassé de
chez le magicien en faisant une erreur stupide, il avait
compris que les grands duc l’envoyaient ici pour se débarasser
de lui.
« Si Sa majesté veut bien…comprendre que nous ne
souhaitions pas que cela se passe ainsi…
Mensonges ! Infamies, je vous tordrais le cou moi ! »
Gelbretar se réduit sur lui-même, et tous étaient surpris
dans la salle qu’un vieillard comme le roi puissent faire
preuve d’autant de véhémence et de vigueur.
En fait, ce qui se passait dans le cœur du roi était tout à
fait singulier, des dizaines, et des centaines d’épopées
lui venaient à la tête, toute criaient au sang, à la
victoire, aux braves, aux rois passés mort dans au centre de
la bataille, des musiques triomphantes et des piques surmontés
de la tête des vaincu, tout cela donc, ranimait en lui un
dernier feu de joie avant le déclin irrémédiable qui allait
survenir.
Gelbretar retrouva soudain son rôle d’envoyé neutre de
Sestisis, et prit un air purement officiel, sortit un papier
de la même poche où il avait sortit les lunettes.
« Votre Majesté…j’étais justement venu pour apporter la
déclaration de guerre …»
Il tendit le papier plié scellé par l’ordre des grands duc
de Sestisis, et un laquais le fit passer de mains desséchés
en mains royales.
Le roi brisa le sceau, il déplia le papier, et le…déchira
en morceaux.
« Malgré que vous ayez agi avec…déshonneur et fourberie
en assassinant Morgianne ( les gens présents dans la salle
poussaient un petit o de stupéfaction face à cette
familiarité ), je vais néanmoins vous laisser en vie... »
Une lueur joyeuse semblait s’être emparée soudain de
l’envoyé
Le roi leva un petit doigt
« Cependant, en tant que roi et dispenser de la sagesse suprême
au nom du royaume , je vous considère en tant que Royaume de
Sestisis, et la loi veux que les meurtriers soient mutilés de
leurs doigts pour ne plus jamais pouvoir tenir d’instruments
de mort».
Sur ce le Roi arbora un sourire carnassier, depuis longtemps
préparé, et on retira l’envoyé comme une poussière gênante,
et le conseil reprit son cours à propos de la guerre qui
approchait.
***
En ouvrant les yeux dans sa chambre peu spacieuse, juste le nécessaire,
Pol prit conscience de trois choses.
Premièrement, un mal de tête atroce, deuxièmement, qu’il
ne s’était pas réveillé de son propre gré, troisièmement,
un grand guerrier en armure pendait au dessus-de lui –c’était
son maître d’armes- qui était peut-être lié à la deuxième
cause.
« Ca y est le trublion ! On se lève, t’as assez dormi dans
le tas, les autres sont déjà à la présent’ »
Venigor avait une façon assez franche et crue de
s’exprimer, ce qui déplaisait assez aux « chefs » mais vu
ses compétences, et surtout la force de sa discipline –il
était Melberethien-, il s’était vu accordé sans problème
une confiance digne de sa force.
La présent ‘….qu’est ce que cela voulait dire ?
Trop fatigué pour poser des questions, et essayant déjà de
fixer le plafond au dessus de lui, Pol se leva lentement –il
se rendit compte qu’il s’était couché tout habillé- et
contemplant un petit moment le sol, il n’entendit plus
brailler Venigor à sa surprise : celui-ci était allé dans
la cour.
Il entama péniblement une sortie, et trouva le couloir désert…il
emprunta l’escalier, descendit quatre à quatre les marches
en manquant de trébucher une fois, et une fois dans la salle
d’entrée de son dortoir, il sortit dans la cour.
Le spectacle était impressionnant : tout les guerriers étaient
alignés en armure, droits et fiers, sans qu’aucun ne bougeât
plus qu’il n’en était nécessaire.
Venigor l’attendait en bas, et lui cria dessus qu’il
n’avait que 15 minutes avant d’ajuster son épée, de se vêtir
de son armure, de faire un brin de toilette - tout cela non
dans l’ordre chronologique mais dans l’ordre de pensée et
de paroles de Venigor ( ce qui était presque confondu pour un
guerrier ) – et surtout de bien s’asperger d’eau pour
sembler convenable lorsque le « général » les passerait en
revue.
Général ? C’est donc si tôt la guerre ? Il se dirigea
rapidement vers le puit, remonta un seau, s’aspergea entièrement,
puis refila en vitesse dans sa chambre.
Arrivé en haut, il enleva ses vêtements dont il se servit
comme serviette, et enfila péniblement son armure, en moins
de 10 minutes ce qui est un exploit, rajusta la courroie de
son épée, frotta légèrement son heaume, et redescendit
assez rapidement à sa propre surprise.
Il eut tout juste le temps de rejoindre ses compagnons
d’apprentissage avant que tous ensemble franchirent la
grande porte perpétuellement ouverte de l’enceinte
militaire de l’école d’infanterie qui appartenait à
l’armée.
***
Peu avant qu’on eut laissé libre l’employé, mais peu après
lui avoir coupé les doigts, le duc de Dekereth fit signe aux
gardes chargés de la besogne, et leur chuchota quelque chose
à l’oreille.
Suite à ces paroles, tout les visages s’illuminèrent
d’une drôle de lueur malveillante et d’un sourire presque
démoniaque, et le prisonnier qui avait tant crié dans les geôles
mais était maintenant endormi, devaient être le seul qui ne
rirait pas de la blague.
***
Velia n’avait pas fermé l’œil de la nuit elle, et le
regrettait légèrement en assistant à l’attroupement réglementaire
des archères et d’archers dans son fort.
Elle avait déjà compris ce qui se passait, en voyant
s’assembler les autres groupes : mages, guerriers et
cavaliers, et se pressait donc pour être prête avant de
rejoindre l’armée.
Personne ne semblait s’étonner de la rapidité des choses,
et elle, n’en fit pas moins la même chose que tout le
monde, elle suivit le cours des événements.
Elle eut un rire amusé à la promesse qu’elle ne pourrait
tenir, rejoindre ces deux mâles ce soir à la taverne, mais
peut-être qu’elle les reverrait dans l’armée…quoiqu’elle
n’y comptait pas, Gregior sera dans la milice, et Pol à un
tout autre endroit qu’elle, archère.
Elle descendit prestement de la terrasse qui surplombait la
cour, se glissa dans l’escalier extérieur sans un bruit, et
entra dans sa chambre.
Il s’y trouvait d’ailleurs ses deux camarades, Cecilia et
Salia, toute deux archères.
« Alors comment va ? » dirent-ensemble les deux jeunes
filles, toute aussi belle que leur comparse
Et elle riait subitement.
Velia comprenant de quoi était question, s’écria soudain,
tout en rougissant
« Non il ne s’est rien passé ! »
« Tu en es sûre ? »
« m’est avis qu’il a du être comblé ! »
« Non non, et puis d’abord ce n’est pas il, mais…deux
il »
Et sur ce elles rirent encore plus, et Velia s’empourpra
« Mais ils sont gentils…et nous avions prévu de nous
revoir à l’armée »
Les larmes venaient aux jeunes filles, elles connaissaient les
manières de Velia.
« Oui…la guerre » toutes reprirent un air plus sombre
« Met ton uniforme, prépare-toi, nous partons au château
pour être attribué… »
Sur ce, Velia sortit son costume d’archer de la commode,
moins découvert que sa tenue, d’un vert sombre surtout, et
doté d’un capuchon.
Elle enleva sans gêne ses vêtements qu’elle jeta au sol :
elles se connaissaient depuis de nombreuses années. Et puis
passa de nouveaux sous-vêtements, sa légère combinaison par
dessus-elle : elle était très courte des quatre membres, et
enfin sa tunique qui la dissimulait entièrement.
Enfin, elle mit ses bottes d’une matière très souple : de
la fourrure de loup. Sa tenue enfilée, il ne lui manquer plus
que ses armes : son carquois fait en cuir de vache de
Cyrinthia, connu pour sa résistance, elle extirpa d’un
tiroir ses fléchis à tête de bois, puis se ravisa, on lui
donnerait les munitions au bataillon.
Mais il manquait l’élément essentiel : son arc.
De l’armoire elle extirpa un grand arc, dont les courbes
rappelaient un peu le joli visage de Velia, il était à ne
pas en douter poli avec amour : on ne voyait aucune impureté,
aucune rugosité sur le bois de Sestrand (un arbre spécial
venant des forêts de Falsira).
L’encoche était conçu avec perfection, et on voyait
quelques motifs runiques, à la façon des elfes
d’autrefois, ornant l’arc.
La corde cristalline était un cheveux de dryade, si résistants,
et si transparents.
Les combattants d’exceptions ont des armes d’exception.
Velia ne faisait pas exception à la règle, elle qui était
capable d’avoir une précision parfaite à plus de 2 barrières,
elle était une archère hors du commun, mais n’avait jamais
été affecté ailleurs qu’en apprentissage, car elle
n’avait encore jamais eut l’occasion de faire preuve de
ses talents.
Le vrai combattant est celui en temps de paix qui aime ses
amis et en temps de guerre qui aime son arme.
Velia prit donc l’arc, lui susurra un mot tendre,
l’embrassa sur la corde, et le mit à dos.
***
Gregior lui se réveilla sans aucun mal de tête, sans aucune
obligation, et dans une chambre confortable – comparé aux
deux autres.
Il se remémora lentement la soirée d’hier soir, et se
souvint du rendez-vous qu’ils s’étaient donné à la
taverne.
La chambre d’un ménestrel a toujours été considéré
comme un lieu d’intimité spécial, on dit même que c’est
un asile, on permet ainsi à ces ménestrels d’avoir le
silence, et le recueillement nécessaire à l’âme pour
composer ballades et musiques.
Pourtant, en cet instant, un jeune lampion du nom de Panos
franchit la porte sans se soucier nullement d’une coutume établi
depuis fort longtemps.
Gregior ne s’en rendait pas compte lui non plus. Mais il
n’en affecta pas moins un air interrogateur.
« Tu sais quoi le tit barde ? On engage ! Toutes les maisons
(il entendait par là le genre de logis ou s’entraînait les
mages, guerriers, archers, telles que Velia et Pol) ont été
vidés, et vlà qu’ils s’en vont tous voir not bon Roy !
»
Gregior rit comme à son habitude.
« alors c’est vraiment la guerre ? »
« puisque j’te le dis ! Il paraît même que l’envoyé
Systisien a été renvoyé avec les doigts dans un sac, et le
nez suspendu au cou ! et Bam !»
« Ah…bien fait pour le gredin ! Sur ce je te laisse, je
dois voir la foule…après tout c’est mon rôle »
Gregior esquissa un sourire et laissa le jeune lampion planté
là, sans prendre même la peine de se changer, il sentait que
les gens l’appelaient, la populace avait besoin de lui et
puis…il avait envie de revoir cette Velia au château.
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Mort-verte
Petit sorcier d'Angie - Barde, Crieur
public - Apprenti des Arcanes - Univers :
Ezar
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Dernière
mise à jour 20/09/01
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