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Chapitre
VI
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Asikar pouvait enfin sortir de ce trou minable. Les hommes
s’armèrent : il n’était besoin d’armure complexe à
mettre ou d’armes d’exception. L’armement de ces hommes
consistait en cela :
Ils portaient tous déjà une tunique de deux pièces bleu
sombre, qui leur servait de vêtement. Au dessus-de cette même
tunique, ils avaient enfilé un pourpoint de cuir solide, protégeant
des flèches le torse de ces hommes. Ensuite, au dessus de
tout cela, une côte de mailles assez légére, mais assez
solide pour protéger des simples coups, servait d’armure.
Puis, on revêtait de solides bottes de cuir de Loup, seul
chose qui avait vraiment de la valeur dans tout cela.
Enfin, on affublait un solide haubert de cuivre, recouvrant
toute la tête, et laissant à découvert seulement la face.
Comme armes les hommes disposaient d’une simple épée ou
une lance, ou d’un léger arc et d’un énorme carquois qui
devait bien contenir une centaine de flèches.
Seul quatre hommes portaient une lourde armure –dont Asikar-
et une grande épée à deux mains.
Il y avait aussi trois mages, qui ne portaient pas de côtes
de mailles, mais seulement un pourpoint en dessous de leurs
belles robes noires.
Les chevaux furent sellés, et eux n’étaient ni joyeux ni
triste de quitter ce trou à gobelin. C’était des Horims à
robe alezan, chevaux élevés dans but de tout supporter : il
n’avait plus vraiment d’esprit, et aucun sentiment
n’animait leurs actes, c’est le cavalier qui les
guidaient. Si bien qu’ils se prendraient une flèche, ils
continueraient leurs chevauchées en ignorant la douleur.
Aux chevaux, on avait passé des sortes de tuniques noires,
dont l’étoffe de laine du Mouton Noir ne faisait
qu’irriter les chevaux, mais avait l’avantage de les
dissimuler un tant soi peu dans la nuit.
Sauf le cheval d’Asikar, qui d’ailleurs n’était pas un
Horim. C’était un cheval d’exception de couleur noire, et
force serait d’essayer de le voir dans la nuit, même une
nuit de Pleine Lune comme aujourd’hui. Il était impossible
de l’entendre : les fers de mithril enchantés lui conférait
un silence absolue.
C’était Sabot Ardent, seul descendant directe de la haute
lignée d’exception des fiers destriers des Cesalis (peuple
des chevaux), peuple aujourd’hui disparu.
Asikar n’en savait point la vraie valeur, il l’aimait bien
(c’était l’une des rares choses auxquels il tenait) car
il ne se fatiguait jamais et pouvait se passer longtemps de
fourrage, et bien que beaucoup avaient remarqué la qualité
du cheval, personne ne l’avait jamais vu en pleine course.
Maintenant que tout était prêt, les hommes avaient peine à
se retenir, et attendaient en trépignant, et faute de se
trouver à terre, en donnant des coups d’éperons dans les
pauvres Horims qui ne sentaient rien.
Enfin on ouvrit la fausse trappe qui dissimulait le camp aux
yeux du monde, et un curieux spectacle se présentait à nos
hommes :
La Lune se trouvait pleine dans l’embrasure, et de doux
rayons s’engagèrent dans toute la pente douce qui menait à
la sortie la noyant dans une lumière claire.
Il semblait à ces hommes ,qui avait passé un temps assez
considérable sous l’obscurité, que la Lune leur donnait
toute sa bénédiction à l’excursion nocturne qui aurait
lieu cette nuit.
Tous s’accordèrent pour dire que sa lumière leur serait
protectrice ce soir, même si elle les révélerait légèrement,
eux et leurs chevaux camouflés, en les endroits les plus
exposés
Les cavaliers s’élancèrent non au galop mais en un trot au
rythme léger, car le silence leur avait été imposé (seul
les fers de Sabot Ardent étaient magiques) et malgré de trop
longues journées passaient dans ce trou infect, ils n’en étaient
pas moins des soldats disciplinés.
***
Bub arrivait à l’entrée de la Plaine Bruyante la Lune levé…
Elle hésitait…l’endroit semblait menaçant…hostile.
Finalement, elle posa son pied sur cette terre étrange.
Si on avait appelé la plaine Bruyante de ce nom là, c’était
tout simplement parce que le sol tremblait et résonnait à
chaque pas qui s’y posait.
Même les chevaux ferrés au mithril des hordes de Sestisis
n’auraient pu se déplacer sans un bruit.
Bub recula vivement : elle ne s’attendait pas à cela. Elle
avait prévue elle-même d’avancer le plus vite possible ce
soir, pour rejoindre dans les jours venant le grand Lac de
Grive dont elle avait entendue parler.
Ce lac se trouvait encore bien loin, à plusieurs jours de
marches –du moins au rythme de Bub- et elle ne pourrait espérer
tenir jusque là sans dormir.
Elle s’engagea d’un pas mou, essayant de réduire le plus
possible le bruit.
Heureusement pour elle, ses bottes de feuilles aidaient à la
tâche, et après bientôt une centaine de pas, elle avait
adoptée une allure assez silencieuse, et bien que le sol
tremblait toujours, ce n’était plus désagréable.
La Lune était maintenant haute dans le ciel, et Bub ne voyait
ni la fin de cette morne étendue, ni un quelconque lac.
Mais à sa surprise une petite masure.
On ne savait pas vraiment ce qu’elle faisait là, au milieu
de pas grand chose, et pourtant…
La maison ressemblait étrangement à celle que Bub avait vue
dans la Plaine Orientale.
Elle s’en approcha, curieuse, et aussi dans l’espoir d’y
trouver un lit.
A son seuil, se tenait une dame dont l’âge était purement
et simplement indéfinissable. La lumière lunaire illuminait
sa pâleur, et ses cheveux noires contrastait fortement avec
son visage. Elle se tenait là dans une attitude de dignité,
les mains repliées sur son ventre, et les yeux fixant Bub.
Son corps semblait un peu fluet, et si gracieux que Bub était
sûre au fond d’elle même qu’en se déplaçant sur la
plaine, même en courant, elle ne faisait pas de bruit.
Le regard violet confondait Bub, et il semblait que la Dame
pouvait lire au fond de son âme.
Elle avait beau chercher à se dissimuler, elle n’y pouvait
pas…finalement, le malaise lui semblait si grand, qu’elle
mit une main devant son visage.
La dame prit alors une mine surprise et eut un rire franc. Un
drôle de rire, comme on n’entendait peu souvent, un de ces
rires si beau qu’il donne envie de rire. La voix était
sonore, claire et sonnait étrangement cristallin.
« Je vous attendais. Vous avez déjà rencontré ma sœur »
Et effectivement, cette Dame était la sœur de la femme de la
plaine Orientale.
« Je vous apparais là sous ma vraie nature. Je suis Sélénia,
elfe de la terre d’été. La sœur que vous avez rencontré
s’appelle Sagesse.»
Et elle eut un rire désabusé
« Ma sœur elle, croit que notre temps est passé, et que
nous devons devenir humaine »
Son ton était légèrement moqueur.
« Vous allez restez là quelques temps. Je vous dirais quand
partir, c’est à dire sous-peu. »
Et Bub sentait là que c’était non pas un ordre, ni une prière,
mais tout simplement un fait. Même si l’appel retentissait
toujours puissant en son cœur vers ces montagnes qui se
dressait à l’horizon –elle eut un regard vers elle –
mais Sélénia avait quelque chose d’intriguant, de magique,
quelque chose de si puissant que l’envie de devenait plus
qu’un simple but qu’on pouvait repousser à plus tard.
Sélénia tourna le regard vers ces montagnes.
« Elles sont belles n’est ce pas… »
Elle eut encore ce rire désabusé
« Beaux barreaux…ils nous retiennent mes sœurs et moi
ici… »
« Vos sœurs ? »
« Oui. Nous sommes quatre ! Les quatres elfes… »
Elle soupira
« Nous sommes tout ce qui reste de la grandeur passé en la
Terre d’été… Enfin…maintenant vous allez dormir en ma
maison. Nul ne viendra vous y déranger fut-il à la tête de
toute une armée»
Bub avait l’impression que Sélénia savait des choses
d’elle même qu’elle ne savait point, et cela ne fit
qu’accentuer son malaise.
Aussi, ce fut avec joie, et surtout l’illusion du repos mérité,
qu’elle accueillit le lit qui lui fut offert.
C’était un lit moelleux, et il les couvertures étaient de
quelque fabrication elfique tenue secrète, comme tout le
reste d’ailleurs, et possédait ainsi les deux propriétés
qui firent la réputation des elfes : résistant et agréable.
Bub se déshabilla prestement pliant ses vêtements en bon
ordre, les disposa au chevet, et se glissa dans les
couvertures.
Sélénia regarda un instant la jeune paysanne qui dormait
sereine et en paix avant d’aller dehors contempler la Lune.
Bub ne fit cette nuit là aucun cauchemar ayant trait au
massacre, seulement des songes agréables, où, sans qu’elle
sache trop pourquoi, on voyait de longues tables dressés et
des elfes qui festoyaient somptueusement à la musique de
lyres d’or et de ballades étranges parlant du matin et du
soir, de la nuit et du jour, du soleil et de la lune…Sans
qu’elle pût en comprendre entièrement les propos.
***
Le camp de l’armée lui ne connaissait pas le repos, étant
donné que les 3000 mages présents n’avaient pas encore
mangé.
Les marmites géantes se dressait toujours là, et à chacune
un homme était debout sur une échelle de bois remuant une
louche géante qui remplissait d’un coup un bol.
Une légère fumée s’en échappait, et on pouvait voir à
la lueur de la Lune, dont peu ce soir prêtaient attention à
sa beauté, les volutes s’élevait verticalement en
l’absence de vent.
Une longue file attendait devant chacune des marmites, et
l’ambiance y était bon enfant en attendant son tour, on
parlait des événements de la journée.
Si quelqu’un eut observer d’un peu loin ce rassemblement,
il aurait dit que c’était quelque grand rassemblement millénaire
entre fermier de bon aloi.
Car en dehors des rares apprentis de Maison, c’était bien
à cela que ressemblait l’armée : un groupe de paisibles
fermier, un troupeau d’innofensifs moutons, guidait par le
complaisant berger, le roi.
Il devait y avoir seulement 20000 hommes quelque peu, et
encore seulement quelque peu, expérimenté au combat.
Sur ces 20000 seul 7000 faisait une armée convenable, et compétente.
C’est dire si la bataille s’annonçait un vrai carnage à
sens unique…
Cependant, nul ne pensait à la mort, et partout on voyait régner
la bonne humeur : les tables bavassaient gaiement, et nombres
de chopes se levaient pour fêter quelque événement de peu
d’importance.
Velia après le somptueux repas royal, avait trouvé un prétexte
de femme pour s’eclipser et rendre visite à ces amies.
Car même si celles-ci avaient refusé d’aller là-haut (et
en disant cela, elles désignaient en riant ces tentes qui
leurs semblaient ridicules), elles ne restèrent pas moins
compagnons de chambrée, et avaient une vie commune si longue
derrière-elles, qu’elles ne pouvaient devenir de parfaites
inconnues du jour au lendemain.
Velia avait troqué sa tenue contre un vulgaire manteau gris,
qui ressemblait presque à un haillon, et s’avançait méconnue
parmi les longues tables à la recherche de son amie.
Personne ne la reconnut, et elle se plut plusieurs fois à
entendre des compliments sur ses actes héroïques.
Enfin, au comble du désespoir et après une heure de
recherche, elle aperçut ses deux compagnes de chambre en
compagnie d’autres archères.
Elle s’avança rapidement vers eux, et se décapuchonnant
dit enfin :
« Bonjour mes amies ! »
Elle avait un grand sourire, enfin heureuse d’être séparé
de ce roi.
« Tu veux dire bonsoir, dit riante Salia, alors comment est
ce Pol ? et elle lui fit un petit clin d’œil
« Toujours à parler de ça à ce que je vois ! Vous ne
changerez donc jamais, elle eut un sourire bon enfant
« Dit dit, on raconte que son torse est plein de
cicatrices…cela doit être si excitant…
« Non non, je l’ai vu et il n’est rien de tout ce qu’on
dit sur lui, c’est un honnête homme et assez beau garçon
« Alors comme ça tu l’as mis dans ta couche intervint Cécilia
?
Et toutes les archères présentes intervinrent en riant.
Ce quoi Velia s’efforça de démentir en s’empourprant
encore plus
« Non non ! Il avait retiré son armure pour mieux travailler
et.. ;
« Travailler ? Que faisait-il donc ?
« il découpait le dragon ! Lorsqu’un méchant homme l’a
envoyé voler dans ma tente.
« oh…j’imagine très bien la chose…le grand et brave
guerrier tombant dans les bras de la jolie Velia
Tous s’esclaffèrent, sauf Velia bien entendu, qui quoique
heureuse de retrouver ses amies, avait toutefois peur que son
passé la poursuive ailleurs qu’ici.
La conversation se poursuivit ainsi longtemps, et se rappelant
les ordres strictes du roi en ce qui concernait le départ à
l’aube, Velia partit se coucher la deuxième heure achevée.
***
Gregior avait été disposé dans une tente déserte, à côté
des « chambres ».
Il ouvrit les yeux, clignant plusieurs fois des paupières,
pour s’assurer d’où il était.
Peut-être fut-ce le coup du destin, mais au moment où
celui-ci se réveilla entra dans la tente un espion Sestisien.
Dans l’embrasure de la tente apparaissait un petit homme
tout en capuchon noir.
Celui-ci était rabattu sur son visage, et un bandeau gris lui
ceignait la bouche, si bien qu’on ne voyait que son long nez
dépassait.
A la ceinture se trouvait un fourreau, vide déjà, il avait
pris la longue dague torsadé à la main.
L’obscurité était telle (il n’y avait qu’une bougie)
qu’on ne voyait que des formes vagues et des couleurs.
Gregior commença à pousser d’horribles cris qui aurait même
découragé un ectoplasme.
L’espion ne demanda pas son reste, et se sachant compromis,
prit le parti de fuir les jambes à son cou vers un endroit
plus sûr.
Peu après le départ de cet homme accourut quelque peu
essoufflé Pol et un ou deux gardes du roi (Pol avait passé
une bonne partie avec eux).
« Que t’arrive-t-il l’ami ? »
« Il y avait un homme là, à l’entrée il y a peu ! IL
portait une dague »
Pol se retourna, et chercha du regard dans les environs
« Tu dois avoir des hallucinations ! Il n’y a personne. »
« Si si je te promets… »
Le « malade » semblait fébrile, la mort échappée, et on
aurait facilement lui prêter un état de délire.
« Maintenant tu ferais mieux de dormir…demain nous partons
à l’aube et tu as bien reveillé quelques dormeurs à
pousser des cris ! si ça te fait plaisir, je demande à un
homme de venir dormir ici. »
« Non, si tu ne me crois pas, tant pis ! Si c’est comme ça
, je dors ! »
Sur ce, Gregior rabattit la couverture se lui, et fit dos aux
trois hommes.
Les trois hommes le quittèrent donc ainsi et on eut plus vent
de l’espion cette nuit là.
***
La cible d’Asikar était un petit hameau situé à un kilomètre
de leur camp.
Ce trou présentait bien des avantages en ce qui concernait sa
localisation, à seulement quelques lieues de Sestisis, et aux
alentours étaient disposés une série de hameaux (et de
champs) successifs.
Enfin, Asikar, le hameau en vue, permit à ses hommes de s’élancer
au galop.
Déjà les archers avaient demandé au mage d’enflammer
leurs flèches, et les lanciers dégainer.
Ce hameau était composé de quatre maisons, et aux alentours
autant de champ. L’une d’elle veillait la lumière à la
fenêtre, et la fumée à la cheminée.
Car il était de coutume en Melbereth que quelqu’un veille,
surtout depuis la nouvelle du massacre, si jamais un groupe de
loup approche.
On en avait peur superstitieusement ici, alors que les maisons
de bois protégeait contre bien des Loups, et du moins tout
ceux qui étaient existant ici.
Les mages présents arrêtèrent leurs Horims, et commencèrent
à envoyer des boules de feu magiques.
Etant en hiver, et de par la nature de ces boules de feu, les
maisons ne brûlèrent, loin de là, elles s’asséchérent
juste pour permettre aux archers de les enflammer.
Dérangés par le bruit, un homme sortit de la maison de
garde, et on pu le voir un court bâton à la main.
Une flèche jaillit.
Cet homme honnête, ce simple fermier, ce père de famille, était
le premier tué de la guerre.
Le pauvre avait été enflammé, et le feu commençait à
ronger ses vêtements.
Bien qu’Asikar puisse tuer, piller, et ainsi de suite, il
n’était pas assez cruel pour faire brûler un homme vif, il
s’avança donc au galop (silencieux) et dégainant sa lame,
le transperça de son épée en plein cœur.
Au bruit des hurlements du mort, les autres maisons étaient
avertis, et allumant leurs bougies, assistèrent désemparés
au spectacle de destruction qui s’offrait à eux.
Les gens sortirent des maisons en courant : le feu commençait
à prendre sur leurs refuges.
Une fois tous sortis, les pauvres regardèrent dans les yeux
leurs futurs bourreaux, et une lueur d’incompréhension dans
les yeux, s’enfuirent en tout sens tout en criant aussi fort
que le pauvre homme, décédé.
C’était ce qu’attendait Asikar. IL ordonna à ses hommes
de les poursuivre, et bien qu’inégale, la poursuite leur
apportât enfin l’excitation nécessaire au soldat en
guerre. Asikar choisit une pauvre femme, et l’ayant vu
courir un moment la rattrapa facilement, l’acheva d’un
coup d’épée la traversant au niveau de la poitrine.
Les autres avaient été moins tendre avec leurs proies, et
quelques têtes ainsi que morceaux de corps parsemait le sol,
répandant le sang dans la terre.
La discrétion était passé…aux alentours les maisons s’étaient
éveillés, et bien qu’aucune ne dépêchèrent un homme
pour aider, toutes écoutèrent terrifiés ce qui se passait.
Mais surtout voir.
Les maisons avait beau être distant de barrières, on ne
pouvait pas moins voir très facilement le feu qui prit au
moment où les archers décochèrent leurs flèches.
A plusieurs kilomètres à la ronde même on pouvait voir une
longue fumée noirâtre s’élevait dans l’air, et un feu
de joie emplire les deux maisons, feu qui venait d’ailleurs
à lécher les champs.
Au feu, des hommes de volontés se déplacèrent, ne croyant
plus avoir affaire qu’à un simple incendie.
Heureusement pour eux, se déplaçant à pied, ils trouvèrent
en arrivant (de différentes directions) la place vide : la
horde avait regagné son trou dans l’attente d’un autre
massacre.
Si bien que lorsqu’ils reconnurent les corps de ceux avec
qui ils avaient travaillés, côtoyés, entraidés, ou tout
simplement vécus ; certains ne purent s’empêcher de tomber
au sol, dans l’incompréhension d’une telle violence
sanguinaire, sans doute œuvre d’un démon.
Car personne d’aussi loin n’avait pu distinguer les
cavaliers et avait vu là dans ces formes vagues et sombres
les ombres de quelques objets.
***
Le prince Philipos aussi s’était éclipsé de table, et la
princesse, prétextant la fatigue, avait pris congé après
peu.
Ce manége échappa à tous, car sous la tente royal, on
s’occupait bien plus du repas que des convives.
Elle rejoignit le prince près de la tente de Gregior.
« Ma Dame »
Elle rougit. « Ne m’appelez pas comme ça… »
« J’aimerais tant que cela devienne quotidien…ma dame…
» dit-il béat.
« Vous connaissez les coutumes…Et à moins que vous
accomplissiez la quête que mon père proposerait, il est
impossible que nous soyons promis l’un à l’autre »
Il s’inclina, lui prit la main, et lui baisa
« Mais comment vais-je faire ? Je vous aime ! Je ferais cette
quête, et après nous nous marierons. »
Elle se tut, soupira, et regarda la Lune.
« Elle est si belle ce soir… »
Le prince se releva, et se collant contre elle, lui prit la
main.
« Mais elle n’est rien à côté de vous. »
Il l’embrassa.
Malgré les hurlements qui se mirent à retentirent à leur
gauche, ils n’en tinrent pas compte.
C’était à ce moment qu’arriva Pol et ses deux gardes.
Heureusement pour le prince et la princesse, ils étaient
dissimulés dans l’ombre, et dès lors le prince rompit son
baiser contre gré, s’avança à la lueur tremblotante de la
torche de Pol.
« Prince de Falsira, Philipos »
Il fit une révérence gracieuse.
« Princesse Royale, Sesothia ».
Elle eut un regard inquiet vers le prince. Pol s’excusais,
recula, fit tant bien que mal révérence, et excuses.
« Je …je ne voulais pas vous déranger vos altesses »
« Ce n’est pas grave…Allez donc à votre tâche ! »
dit-il souriant.
Il n’était jamais venu à l’idée de Pol que ces deux-là
pouvaient être un couple d’amoureux à la recherche
d’intimité. La coutume de la quête était tellement ancré
en les sujets du roi, qu’il eut parut inconcevable que la
princesse s’offrit à un autre que le prétendant légitime.
Hélas Pol avait rompu ici une magie légendaire, bien plus
puissante que la magie de flammes ou de fioles, de plantes ou
de dragon, non, c’était l’Amour.
La princesse se sentant salie, mais pourtant heureuse, quoique
légèrement frustrée, prit congé du prince, légèrement déçue
que ce moment de bonheur ait été gâché.
« Au revoir prince. J’ai sommeil, et je dois me coucher »
Dit-elle d’un ton légérement officiel, voire diplomatique.
Le prince ne répondit pas, ce dont la princesse ne lui tint
pas faute, et là resta un moment là à regarder l’astre
lunaire, puis mélancolique, il s’en vint à sa tente.
Pol regagna la tente « dortoir » des gardes, c’était là
où il logé avant d’avoir sa tente de régiment, et
oubliant vite et le couple et Grégior, se mit à penser à la
bataille, à ses talents de commandement, et surtout, quel
armure il allait prendre.
Tous avait l’air d’avoir oublié que l’aube approchait,
et avec cela le départ.
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Mort-verte
Petit sorcier d'Angie - Barde, Crieur
public - Apprenti des Arcanes - Univers :
Ezar
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Dernière
mise à jour 20/09/01
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