Mon histoire

  Je suis née il y a 21 ans pour le bonheur d'une belle magicienne du Bien, qui défendait la cause des plus faibles et d'un noble guerrier qui combattait sans pitié les violeurs de paix. Ma mère avait les cheveux bouclés et d'un roux un peu comme Elferie. Mon père était grand et fort, doux et gentil, enfin, je crois, car je n'ai plus beaucoup de souvenir de ce temps... Nous vivions tout les trois ensemble dans l'amour et le bonheur, au centre d'un petit village appelé LightHaven dans une maison comme toutes les autres famille. Ceci jusqu'au jour où mon père devait partir pour un long voyage. J'avais alors trois ans.

  Comme cela était sa destinée, il s'en alla en embrassant ma mère et en me promettant de revenir bientôt. Mais il n'a pas su tenir sa promesse... Il n'est plus jamais revenu. Ma mère et moi l'avons pleuré durant de nombreux mois. Elle n'avait plus de mari, et moi, plus de père. Nous étions de plus en plus mal vus dans le village, car ma mère n'avait plus d'argent. 
  Nous fûmes chassées du village, et nous nous sommes installées dans la forêt, dans une petite cabane isolée d'un veuf qui nous a chaleureusement accueillies. Il mourût à cause de sa vieillesse, et ma mère quelques temps après, de chagrin, car elle le considérait comme son père et elle n'a pas supporté ces deux ruptures en si peu de temps. Je pleurais, pleurais sans jamais m'arrêter. 
  Je n'avais plus assez de force pour faire quoi que ce soit d'autre que pleurer. Durant des jours, je ne me suis pas arrêter, je n'avais plus personne, j'étais une pauvre orpheline. J'était à ce moment-là encore trop petite pour me débrouiller seule, car j'avais tout juste quatre ans. Je me suis dis que je ne pouvais pas continuer comme ça, qu'il fallait bien faire quelque chose. Je me suis alors dirigée vers le village, sans savoir ce que j'allais faire une fois que j'y serais. Mais je ne me souciais pas encore de ça, je me demandais si j'allais jamais y arriver. Je me suis mise en route, en me dépêchant. 
  Après plusieurs heures de marche, tard dans la nuit, j'aperçus au loin quelques lumières qui m'indiquaient que j'y arrivait bientôt. J'y vis alors un nouvel espoir. Je me suis mise à marcher plus rapidement, et enfin en courant. Comme tout était noir, je me suis couchée devant la porte de notre ancienne maison, et me suis endormie sur le coup.

   Tard dans la matinée du lendemain, une grossière voix me réveilla. J'aperçus une dame sur le seuil de la porte qui me criait quelque chose, j'étais encore trop fatiguée et endormie pour comprendre quoi que ce soit. La seule chose que j'ai compris, c'était qu'elle me chassait et que je ne devais plus me pointer là. Je me suis enfuie vers une autre maison, mais c'était la même chose partout, personne ne voulais de moi. Je me suis mise à pleurer dans la rue. Je n'avais plus d'autres choix que de mendier, même si je n'aimais pas ça. Je me suis alors installée à côté de l'entrée du temple, en demandant aux passants s'ils avaient quelque chose pour moi. De temps en temps, quelques ivrognes me lançaient de la nourriture qui répandaient une odeur nauséabonde autour de moi. J'avais peur, et je pleurais, tous les enfants du village me criaient "Sale orpheline, retourne chez toi, en te veux pas chez nous !"

 Mais au bout de quelques jours, ils ont arrêté et me fuyaient, car leurs parents les avaient mis en garde contre moi. De temps en temps, j'entrais discrètement dans le temple, et j'entendais les prêtres apprendre des sorts à certaines personnes. Je les écoutais et je les essayais par la suite, dans le secret. J'ai remarqué qu'au fur et à mesure du temps, je me suis révélée assez douée pour la magie. Sûrement que ça doit venir de ma mère, qui était une magicienne. Tous les jours, c'était la même chose, mais un jour parmi tant d'autre jours de misère, un homme apparut au coin de la route. Dès qu'il passait à côté de moi, il s'arrêta. D'abord, je croyais qu'il s'agissait d'un sale ivrogne comme tous les autres, mais j'ai remarqué qu'il me regardait autrement. Il m'a tendu la main, et m'a dirigé vers la forêt. On a parlé un peu ensemble, je ne savais pas trop quoi répondre à ses questions, puisque je n'étais qu'une petite fillette.