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Portrait
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Mon
histoire
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Du plus loin que je me souviennes,
j'avais toujours habité cette petite cabane en
bordure de la forêt, non loin de la ville de
Lighthaven.
J'y avais passé toute mon enfance en compagnie
de mon grand-père, un homme simple qui avait été
autrefois palefrenier d'un templier de renom. Il
aurait aimé me voir apprendre le métier de tapissière,
afin de me voir couler des jours paisibles à ses côtés
et trouver un époux qui me protégerait... seulement
voilà... je n'étais guère très douée pour l'art
de la tapisserie - grand-père lui même était forcé
de l'admettre - n'ayant, de plus, pas un caractère
des plus dociles, je doute fort avoir pu devenir l'épouse
aimante et obéissante que mon grand-père aurait
voulu me voir devenir.
Un jour alors que j'avais décidé de prendre
un raccourci pour me rendre chez un grand tapissier
pour servir d'apprentie, je me retrouvai face à face
avec un gobelin - grand-père m'avait recommandé de
fuire si un jour j'en croisais un - mais au lieu de l'écouter
je restai là, attendant qu'il s'approcha de moi,
fouillant dans mon sac pour trouver
une vieille dague que j'avais toujours eu sur moi,
mais dont je ne m'étais jamais servi.
Le gobelin m'attaqua, poussant un de ces
hurlements qui vous glace le sang... de toutes mes
forces je plongeais ma dague dans sa chair, encore et
encore et encore... j'aurais très certainement été
occise s'il n'y avait eu cet homme, se tenant non loin
de là - je ne pus voir son visage car il portait un
heaume - et durant mon combat avec ce gobelin je
sentais une force bienfaitrice m'envelopper, me
redonnant vigueur et courage pour me permettre de
vaincre. J'y parvins. Je venais d'occire mon premier
gobelin!
Je me retournai en direction de l'homme en
armure : éssoufflée, souriante, fière, le visage
maculée de sang...
L'homme me dit ces quelques mots: "Tu ne
devrais pas te promener ainsi seule au milieu des
bois, petite..." Véxée, meurtrie, bléssée de
cette remarque, je lui répondit d'un air de défie...
"Peut-être bien, mais je trouvais qu'il faisait
tellement beau aujourd'hui et la forêt est tellement
belle en cette saison que j'ai eu envie de me promener
un peu, y voyez vous un inconvéniant? Et permettez
moi de vous contredire, Messire, mais je ne suis pas
"petite..." je viens de fêter mes 16
printemps...
Il y eut un petit silence... Souriait-il sous son
heaume ?
Il se retourna pour reprendre son chemin et me
salua avec ces quelques mots: "Que Brehan puisse
te donner force et courage pour suivre la voie qui est
la tienne... Adieu petite.
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| Cynthea
Vahlen |
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Enregistré
le 20 Décembre 2001
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D'ordinaire mon sang n'aurait fait qu'un tour en entendant
qu'il m'appelait à nouveau "petite", mais pas cette
fois là... cette fois là fut comme une révélation... voilà
quelle était ma voie, ma destinée... devenir guerrière et
servir Brehan... quant aux tapisseries, que le malin les
emporte! Les artisans ne m'en voudraient certes pas de ne pas
persister dans cette voie et ainsi donner mauvaise réputation
à toute la profession...
Je rentrai chez moi et annonça la nouvelle à grand-père...
quel ne fût pas sa colère lorsque j'eus fini de conter mon
aventure!
"Es tu complètement folle? Une guerrière Bréhanite,
pensez donc!"
Je pouvais lire le chagrin et le désespoir dans son
regard... J'étais triste de voir que cet homme, celui que
j'aimais le plus au monde, ne partageait pas mon bonheur...
C'est à ce moment que ma vie bascula. Il cru bon
m'avouer en cet instant qu'il n'avait jamais été mon grand-père...
il m'avait sauvé des mains d'haruspiciens fanatiques lors de
la "Campagne" - celle où bon nombre d'enfants
furent enlevés et qu'on ne revit plus jamais - et que depuis
ce jour, il avait tout fait pour me préserver de leur folie
meurtrière.
De la marque en croissant de lune que je portes dans le
cou, il ne savait rien, aujourd'hui encore je me demande si
cela représente quelque chose... mais cela je ne le saurais
peut-être jamais... Bouleversée par ces aveux, je me suis
enfuit de la maison - ce fut la dernière fois que je vis
celui que j'avais toujours appelé grand-père - une épaisse
fumée noire se dessinait au dessus de la cime des arbres à
l'endroit même où se trouvait notre cabane... je me mis à
courir sachant que trop bien ce qui brûlait... mais il était
trop tard... lorsque j'arrivai, des flammes gigantesques dévoraient
notre petite cabane et, sur le sol, je remarquai des traces
d'une lutte, ainsi que du sang... J'entendis un bruit derrière
moi... je n'eus pas le temps de me retourner, je sentis une
vive douleur dans le dos, suivie d'une sensation douce et
chaude émanant d'une pierre que grand-père m'avait offerte
pour fêter mes 16 printemps...
Ensuite... le trou noir... je ne me souviens plus de
rien... je me réveillai dans le temple de Lighthaven.
Ah! Si seulement j'avais été une guérrière en ces
instants tragiques! Peut-être aurais je pu éviter tout
cela... grand-père ne serait peut-être pas mort...
Depuis ce jour je m'efforce de servir Brehan du mieux
que je le puis... de tout mon cœur et de toute mon âme... et
j'espère que, de là où il se trouve, cet homme que
j'appelais autrefois grand-père trouvera la force de me
pardonner...
La journée avait été éreintante...
L'entraînement que m'avait fait subir Alathorn ce
jour-là avait été beaucoup plus intensive que d'ordinaire:
"Relève toi!...Ne tiens pas ton épée comme
ça!...Tiens toi droite, tu tiens à te faire tuer ou
quoi?...Ca? Mais ce n'est qu'une égratignure!... Et ton
casque? Ne me raconte pas qu'il est trop grand, je ne veux
rien entendre!... Allez on y retourne!..."
La journée avait fini par toucher à sa fin...
j'aurais du m'endormir assez facilement près du feu qui
illuminait notre campement, et ce, malgré les ronflements d'Alathorn
qui avaient toutefois l'avantage d'effrayer les bêtes
sauvages parfois dangereuses en cette saison...
Mais le sommeil ne vint pas, mes yeux restaient fixés
sur les flammes dansantes créant des ombres folles tout
autour de nous...
C'est là que je le vis... C'était une silhouette
familière... surgie tout droit de mon passé... Je pensais
que j'étais trop fatiguée, que mes yeux avaient fini par me
jouer des tours...
"Grand-père? Comment est ce possible? Ca ne se
peut pas..."
"Bonsoir ma petite Cynthea, l'heure est venue pour
que tu en saches un peu plus sur qui tu es...*sourit*"
"Grand-père, je ne suis plus petite!"
"Ma petite Cynthea tu ne changeras donc
jamais...*sourit à nouveau*...Comme tu me
manques...*soupir*... Enfin... Si je suis là, c'est pour te
remettre ceci... il t'appartient... lorsque je t'ai trouvé,
tu portais ceci autour du cou..."
Là, celui que j'avais toujours appelé grand-père, me
tendit un médaillon représentant une coupe (ou était ce un
croissant de lune?)ainsi que trois gouttes d'or... la forme de
la coupe ressemblait étrangement à la marque que je portes
sur la nuque - au dos du médaillon, cet inscription:
"Trois larmes d'or
Dont une d'argent
Et une d'ébène,
L'une et l'autre,
En trois coupes,
Afin de redevenir
Un et indivisible."
"Mais qu'est ce que ça peut vouloir dire
grand-père?"
Relevant la tête, la silhouette familière avait
disparue...
Morphée ayant accompli sa tâche, je me réveillais au
petit matin... Alathorn était déjà sur le pied de guerre...
"Tu attends quoi là... que je te serves de quoi
rompre le jeune?"
La journée commençait bien... pourquoi était il
d'humeur aussi massacrante depuis quelques temps?
"Et bien puisque vous le proposez si gentiment
Alathorn... Euh... non non, je plaisantes...
j'arrives..." Ce n'était guère le moment de
l'énerver...
C'est en rassemblant mes affaires que je fis tomber de
mon sac un médaillon semblable à celui de mon rêve...
Je n'avais pas le temps de réfléchir à cela à ce
moment là... sinon j'aurais fini par servir de petit
déjeuner à un certain Bréhanite ayant le réveil
difficile...
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Cynthea
Vahlen
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Extrait
du grimoire Gx
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| Dernière
mise à jour 20/12/01
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Fière, passionnée, impétueuse, fidèle,
franche, imprévisible, préfère se battre et
mourir pour une cause perdue que de fuire et
perdre l'honneur.