Préambule
:
" Sélène, Déesse de la nuit, des miséreux
et des assassins. Fille d'Artherk et de Læwïn,
elle protège tous ceux qui utilisent les
faveurs de la nuit pour exécuter leur
travail. Elle abrite également les mendiants
et les pauvres quand son père est trop occupé
à combattre le Mal."
C’est ainsi que les écrits religieux
habituels nous décrivent la divine Sélène.
La présente étude a pour but d’approfondir
les connaissances de tout un chacun sur
Celle-ci, de lever un bout du voile sur ce
culte assez mystérieux. Je pense que Sélène
ne m’en voudra pas de La populariser quelque
peu et de La faire connaître telle qu’Elle
est" Enfin la nuit prochaine le dira"
Munis de mes connaissances d’une vie de sélénite
et après avoir fouillé la bibliothèque
royale de fond en comble ainsi que les rares
endroits où des connaissances sur Sélène
ont été amassé, je vous présente
humblement le fruit de mon labeur. Puisse le
lecteur s’abreuver de mon maigre savoir et
ouvrir son cœur à Sélène.
A.Histoire d’une Déesse.
Ainsi,
Sélène a été enfanté par Artherk et Laewïn.
Si Arterk n’est un mystère pour personne,
Laewïn est un être beaucoup plus méconnu.
La Bibliothèque Royale nous enseigne d’elle
qu’elle est la première Elfe. Logiquement
donc, on peut dire sans difficultés, qu’Arterk
" créateur des Mondes "a honoré la première
Elfe, sa propre créature. Elfe ou demi-dieux
? Rien ne nous permet d’affirmer de quelque
façon que ce soit la nature de cette Laewïn.
En fait, cette première Elfe est un mystère
des plus complets. Est-elle morte ? Comment
est-elle morte ? Comment Artherk la considérait-il
? Aucun théologien ne s’est encore frotté
au Mythe de Laewïn. La seule chose que nous
savons d’elle est sa qualité de génitrice.
Elle mit au monde deux filles " aux cœurs et
aux destins si différents "(cf. Ecrits
religieux de la Bibliothèque Royale), deux "
sœurs jumelles ": Sélène et Syl. Toutes
deux s’élevèrent au rang de Déesse et
firent ressentir leur présence aux Althéens.
Pourtant, une lutte fratricide devait naître
entre ces deux sœurs.
B. De la Rivale Fratrie.
Selon
pratiquement tous les écrits, sans exception,
Sélène et Syl ne s’apprécient guère.
Cette lutte entre les deux sœurs s’explique
d’autant moins bien qu’elles sont jumelles
et donc logiquement très liées l’une à
l’autre.
L’événement déclencheur de cette rivalité
est assez discuté par les auteurs. Selon une
rumeur soutenue par la défunte Voix de Sélène,
Amaranthe " paix à son âme", les deux sœurs
seraient rivales suite à une simple histoire
d’Amour. Si l’on regarde de plus près
leurs caractères, on peut aisément soupçonner
Sélène d’avoir voler à sa sœur un amant
platonique... Qui ne dû pas rester platonique
très longtemps entre les Mains de Sélène.
Cependant, une autre rumeur, toute aussi intéressante,
(et je ne cache pas soutenir cette version)
fait acte d’un geste de Sélène, Déesse
des Voleurs : Syl, très attachée à ses
attributs, portait un bâton torsadé symbole
de Magie. Ce bâton est d’ailleurs représenté
sur la plupart des iconographies la représentant
et on lui prête le pouvoir de faire connaître
aux Hommes la magie. Sélène, pour faire
cadeau à ses Enfants de la maîtrise de la
Magie, aurait demander à Syl de lui prêter
pour quelques temps ce bâton.
Ce qu’avait oublié Sélène c’est que
c’était elle la Déesse de la générosité.
Syl, sa sœur " au cœur si différent "est
peu partageuse et aurait refusé de prêter ce
bâton à sa sœur qui le lui aurait subtilisé
pour quelques temps, juste suffisamment
longtemps pour répandre sur tout Althéa la
Magie, ce qui explique d’ailleurs que les prêtres
de Sélène peuvent maîtriser la Magie alors
que la Déesse à qui elle appartient est leur
rivale directe. L’Histoire ne dit pas
comment le bâton est revenu entre les mains
de Syl. Peut-être que Sélène, une fois sa tâche
accomplie le lui a rendu, selon d’autres théories,
Artherk aurait remis de l’ordre dans les
affaires des deux sœurs jumelles...
Ainsi
donc naquit la rivalité entre les deux sœurs.
Mais de toute façon la confrontation était
inévitable.
D’une part on a un personnage assez double :
la Main sur le cœur envers les Déshérités
et la Main sur la Dague envers les nantis,
diffusant " l’Amour d’alcôve "comme le
disait si bien Amaranthe dans son interview délivrée
au talentueux Finrod Trente, délaissant la Hiérarchie
pour l’Egalité agissant dans L’ombre plutôt
qu’en plein jour.
De l’autre, on a un personnage prônant la
diffusion d’un savoir pour une élite, prônant
la Hiérarchie au sein de son Ordre et
diffusant l’amour platonique (ce qui ne veut
pas dire la frigidité.).
On allègue souvent à Syl la qualité de Bonté
mais c’est là une erreur digne de la plus désinformée
des populaces puisque c’est Sélène qui
lutte contre le Mal lorsque son père, Artherk
ne peut s’en occuper personnellement. Syl
n’a que faire de la Bonté, du Bien et du
Mal. La seule chose pour elle est la Magie.
Toute son attention est focalisée sur la
magie, rien d’autre. En cela, prier Syl est
inutile pour quelqu’un ne maîtrisant pas
son Art. Prier Sélène est par contre
toujours utile comme nous le verrons plus tard
avec la légende d’Ethor.
C. Sélène, la Double.
Bien
souvent, on aborde ce sujet à demi-mots. Je
vais tenter, et je dis bien tenter, ici de
dire la Vérité sur Sélène.
Sélène
est, je pense, un être très... spécial. Déesse
des Miséreux, elle a la Main sur le Cœur,
distribue ses richesses et son savoir sans
retenue. Sélène est en cela un Ange. Elle
prend le relais dans les affaires de son père,
Artherk, Dieu du Bien, lorsque celui-ci est
trop préoccupé. Et c’est ainsi que parfois
le Monde d’Althéa se retrouve dans une
situation complexe où un séraphin luttant
pour le Bien et tentant d’éradiquer par
exemple les Assassins et les Voleurs, se
retrouve dirigé par la Déesse de ceux-ci. A
la vue des histoires personnelles de Séraphins
et des Légendes existantes, on peut dire de
façon tout à fait objective que Sélène
sait faire la part des choses et laisse le
Bien faire son Œuvre. Si elle ne permet pas
au Séraphin de l’exemple de tuer tous les
voleurs et assassins, elle permet d’en tuer
quelques-un et l’aidera même à trouver
ceux qu’Elle juge indignes. On peut donc
dire que Sélène a deux tâches, complètement
différentes et opposées. Un jour elle aide
la Nuit et l’autre elle aide le Jour.
Cependant, elle n’aide le Jour qu’en cas
d’impossibilité d’Arterk ce qui, malgré
le nombre incalculable de mondes qu’il
gouverne, ne se réalise que de temps en temps
et pour un court moment.
La Légende d’Ethor (cf. Bibliothèque
royale. Ecrit de Kalimsharr.) nous apporte
plus sur le phénomène de Duplicité de Sélène
:
"
Ethor n'eut pas le temps de lever son fléau
pour se protéger que le Minotaure chargeait
sur lui et allait l'embrocher... Mais c'est à
ce moment qu'il aperçu une silhouette sortir
de la pénombre peu avant de perdre
conscience. Le lendemain, Ethor fut félicité
par ses pairs de sa victoire face à l'énorme
créature dont la gorge avait été ouverte
d'une oreille à une autre... Personne ne s'étonna
du fait que celui-ci maniait un fléau, ni du
fait que les économies du marchand et la
bourse d'Ethor avait disparu d'ailleurs...
C’est
ainsi que plus tard dans la journée un garde
royale se mit étrangement à prier Sélène
car il venait de comprendre que ce n'était
pas à Brehan qu'il devait sa vie mais à
celle qui protège les ombres qui rôdent la
nuit..."
Cette
légende est à elle seule l’incarnation de
mes propos. Sélène, Déesse de la Nuit est
venue en aide a Ethor qui rôdait alors que
les Ombres étaient tombées. Cependant, Ethor
était bréhanite. On voit donc ici
l’illustration de mes propos sur l’aide
aveugle que prodigue Sélène. Quelque soit la
déesse que vous vénérez, Sélène vous
aidera le moment venu.
La dualité de Sélène s’exprime surtout
dans le vol des biens d’Ethor : Sélène
aide le Bien mais Sélène fait le Mal.
Evidemment, ce mal est ici minime et très
manichéen. En effet, la Légende ne dit pas
ce qu’elle fit des biens de cet Ethor mais
nul doute qu’elle le donna au premier
mendiant venu.
On voit ici aussi la qualité de Sélène qui
est d’agir sans rechercher la renommée :
elle aide Ethor de façon très peu
miraculeuse (une vulgaire lame a dû suffire)
et dans l’Ombre (personne, à part Ehtor,
n’est au courant de son action).
On peut donc dire que Sélène est sûrement
l’être le plus difficilement cernable de
notre Monde. Un jour elle aide à la tuerie ou
au vol en s’occupant de ses Voleurs et
Assassins et un jour elle aide le fier et
droit guerrier Brehanite qui n’avait rien
demander à personne. Un jour elle guide le
miséreux qui glane quelques piécettes, un
jour elle guide l’Assassin qui gagne une
montagne d’argent pour ses services et un
jours elle guide le voleur qui soulage le
nantis de ses richesses. Si l’on observe
plus attentivement ce phénomène on peut
s’apercevoir de deux choses :
Sélène n’est pas foncièrement contre la
fortune personnelle, elle est plutôt pour
l’égalité des fortunes personnelles. Elle
instaure un cycle des biens pour essayer de
faire régner un semblant d’équité (le
riche assassin est volé par le voleur qui
donne quelque peu à son frère de culte, le
miséreux).
Sélène tente de réguler le Monde des
Ombres, ce n’est pas une nouveauté, mais ce
qui l’est plus c’est qu’en contrôlant
ce Monde des Ombres, elle tente d’instaurer
un semblant de justice. Et c’est en cela que
l’on comprend mieux que Sélène ait été
choisi par Artherk pour défendre les intérêts
du Bien en son absence : si Elle guide parfois
la dague vers un cœur innocent, si elle guide
la main vers une bourse pleine, si elle fait
entendre au mendiant quelques ragots qui lui
vaudront l’attention d’un aventurier ce
n’est non pas pour faire prévaloir le Mal
mais bien pour faire régner sur Althéa l’Equité.
En cela, les Rédempteurs peuvent, malgré les
trompeuses apparences, se sentir très proche
des adorateurs de Sélène. Un des exemples
les plus simple à donner est le mien :
Shintooth Sly, porteur de la Lame de Rédemption
et ainsi Elu de la Licorne elle-même est
l’ami inaliénable de Samsagace, Enfant de
la nuit depuis toujours.
Peut-on donc qualifier Sélène de son
habituel " la double "? Cette qualification
est en fait basée sur l’apparente
contradiction des moyens utilisés pour
atteindre un but et non sur les buts eux-mêmes.
Les moyens de Sélène relèvent pratiquement
tous du Mal, mais son but est Louable. Et
c’est en cela que Sélène est " la Double ":
Elle se sert du Mal pour le Bien.
Puissiez-vous entendre le Murmure de Sélène...
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