BALLADE COURTOISE DE DARTURA ET
MALINDA, DE
VAROK LE BARDE
"Oyez gentes dames, Oyez mes nobles
seigneurs, veuillez écouter l'histoire vraie qui détermina le
destin tragique de Dartura, le guerrier et ensorcela la douce
Malinda dans un songe éveillé.
Il y a bien longtemps alors
que les nains étaient encore la race dominante à Lighthaven,
un humain, un guerrier, du nom de Dartura, fît ses premiers
pas sur le sol riche de la cité. Ses parents étaient de
pauvres hères mais ils lui inculquèrent les valeurs de la
force et de la loyauté. Très jeunes il devint l'homme le plus
fort de la région.
Sa réputation était grande. Mais celle
de Malinda l'était plus encore. C'était de par tous les
standards la femme la plus belle du royaume. Jeune et vive,
elle possédait la voix la plus jolie que l'on ai entendue et
ceci de mémoire d'elfe.
Un jour, elle rencontra le jeune
et valeureux Dartura près du puits. Tout de suite un lien se
crea entre eux. Leurs différences les rendaient
complémentaire. Dartura fit la cour à la belle pendant de
longs mois. Un été puis un hivers passa. Mais la douce Malinda
ne cédait toujours pas aux avances du jeune guerrier.
Enfin, par un beau jour de printemps, elle lui dit oui. On
annonça rapidement leurs fiançailles et les cloches de la
Lighthaven se firent entendre par-delà les lieux alentour, car
toute la cité et le royaume voyait de bonne augure leur
mariage.
Malheureusement, les jours sombres arrivèrent.
Les forces du mal attaquèrent Lighthaven. Des hordes de
gobelins et de goules firent leur apparition. Dartura en occis
un bon nombre et défendit vaillament le royaume.
Mais un
soir près du pont nord, alors qu'il raccompagnait la douce
Malinda, des gobelins des plus féroces les surprirent et les
attaquèrent ! Il se défendit, rendit coup pour coup et défit
tous ses ennemis tout en protégeant sa bien aimée. Las !
Grièvement blessé, il s'effondrât sur le sol. Sachant que sa
dernière heure était arrivée, il murmura à l'oreille de la
douce Malinda :
" Creusant les sépultures de mes vieux
compagnons, J'entendis, j'en suis sûr, la Mort hurler mon
Nom. Je tombai à genou, laissant couler le sang Car de
penser à vous allège mon tourment. Je vous cherche des
yeux, mon corps devenant froid ; Faites aujourd'hui
entendre votre voix. Ma fin est proche, trop proche
peut-être pour vous le dire Mais au plus profond de moi
sonne déjà la Ire, Qui m'arrachera à cette vie Ô combien
maudite. Sachez ma tendre mie, les regrets qui me
consument De ne pas vous avoir vue et aimée plus vite,
Aujourd'hui, je me meurs seul dans une fétide brume,
Sans que votre présence, aux temps jadis, me réconforte
D'une vie, sans vous menée, à guerroyer de la sorte. "
Malinda, effondrée et en pleurs, le baisa sur le front, ferma
ses paupières, et déposa son corps dans la rivière toute
proche. Depuis ce jour, elle n'a plus laissé un mot s'échapper
de sa douce bouche et plus personne, jamais, n'entendit sa
jolie voix.
On dit que le corps de Dartura parcourt
aujourd'hui encore les contrées de notre pays, emmené par le
flot de nos rivières. "
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