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De profondus ... (Première partie), par Kaazar, barde et druide

  Au détour d'un chemin, poursuivi par une nuée de créatures à l'aspect monstrueux, je me réfugiai dans une tour en ruine. Dès les premiers mètres franchis, un sentiment de terreur innée me pris à la gorge. Je connaissais ce sentiment : je le ressentais toujours en présence des créatures ramenés à la vie par enchantement. " Si ce lieu est maudit, me dis-je, quelqu'un en est responsable. Peut-être que cet être, suppôt de la mort, est encore dans ces murs.. ".

  Prenant mon courage à deux mains, je décidai d'arpenter les étages de cette tour à la recherche de ce vil personnage. Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant au sommet un homme âgé au regard noir comme un puits sans fond. Sa main caressait d'un geste rituel sa longue barbe blanche et ses yeux me scrutaient avec un air calculateur comme s'il pouvait me jauger corps et âme sans même bouger. L'air autour de lui était empli de cette odeur proche de l'ozone et si caractéristique de la présence de magie, mais toute trace du sentiment de frayeur qui m'avait empli jusqu'alors avait disparu ...

" Qui es-tu vieil homme ? lui demandais-je.

- Mmmm ... marmonna-t-il d'un timbre de voix étrangement contrasté avec son physique.

- Est-ce toi le responsable de la présence de ces êtres par deux fois maudits ?

- Non mon jeune ami, je ne suis qu'un chercheur qui a passé sa vie à l'étude de différentes formes de vie ... mmmm ... J'ai un travail pour toi....

- Qu'attends-tu de moi ? - Mmmmm ... Près d'ici se trouve une grotte dans laquelle se trouve le repaire de créatures maléfiques : les profondus. Mmmm ... Leur chef, Supremus m'a dérobé un bâton dont j'ai grandement besoin. Ramène-le moi et tu seras récompensé.

- Est-il le responsable des maléfices qui ont rendu la vie à ces créatures ?

- Non mais de choses bien pires, innommables, indescriptibles. Débarrasser le monde de sa présence sera un bienfait pour tous.

- Qui me prouve tes dires, vieil homme et pourquoi ne fais-tu pas toi-même cette recherche ?

- Tu connais les réponses à tes questions ..."

  Oui, il avait raison : je savais intérieurement que ce qu'il disait était la vérité. Titania m'a accordé cet instinct que j'ai toujours suivi et une chose était sûre : ce petit homme n'était pas possédé par le mal. Après quelques compléments d'informations je décidai de l'aider. Il avait aguiché ma curiosité par son attitude étrange, comme s'il était omniscient. Je me mis donc à la recherche de cette fameuse grotte, mais cela est une autre histoire ...

 
De Profondus, deuxième partie, de Kaazar, Barde Royal

   Je quittais Zhakar le vieux mage, le laissant dans sa tour pour tenter de trouver l'antre dont il m'avait parlé : l'antre des profondus. A la sortie de sa tour, les monstres hideux qui m'avaient pourchassé semblaient s'être désintéressés de leur proie et vaquaient à leurs sombres tâches. Le soleil s'était perdu sous l'horizon et je fis donc appel à des arcanes de lumières pour éclairer le sol boueux qui enlisait la maigre végétation de ce lieu maudit. Diable, que cette région était repoussante ...

   Alors que j'avançais dans la direction que m'avait indiqué le vieux filou, je fus tout à coup pris à la gorge par une odeur pestilentielle rappelant le poisson pourri. Je déchirais un bout de chiffon pour masquer mon appendice nasal mis au pilori par ce supplice indélicat. Des cris gutturaux étranges se faisaient entendre. Avec discrétion je m'en approchai et découvris les formes hideuses de ces créatures marines. Telles des fourmis immondes, elles entraient et sortaient d'une sorte de tanière ramenant avec elles des bouts de chairs encore sanguinolents provenants de créatures impossibles à identifier.

   Cette vision d'horreur me retournait l'estomac et c'est avec une rage indescriptible et un dégoût sans nom que je fis crépiter l'air, faisant apparaître des pics glacés qui par enchantement se ruaient sur ces hideuses monstruosités. Je forçais le passage et pénétrait dans cette grotte tel un dément, les cadavres de mes adversaires s'entassant autour de moi. Ces cavernes grotte semblait bien grande et s'y perdre était signer sa perte. Aussi, malgré la folie de mon acte, je fis attention au chemin que j'empruntais afin d'être capable de retrouver la sortie. Je me rendis compte que sans y faire attention je m'étais mis à chanter un vieux chant à la gloire de Titania appris pendant mon enfance auprès de mon maître. Etrangement, il m'apporta réconfort et paix et c'est avec l'esprit beaucoup plus clair que je continuais d'arpenter ces galeries sombres et puantes.

  Brusquement un cri inhumain me déchira les tympans et devant mon visage crispé par l'horreur apparu une créature gigantesque, aux cicatrices monstrueuses et au regard diabolique. L'hésitation provoquée par ma frayeur lui donna l'avantage et il psalmodia dans la langue des morts les mots terribles qui volent la vie. Ses blessures semblaient se refermer tandis que je sentais la vie s'échapper de mon corps. Dans ce que je suppose être un réflexe de survie, je courus en arrière m'abriter de ses puissants maléfices. Plus loin, je débouchai un de ces fameux remèdes qu'un marchand enthousiaste m'avait vendu et l'engloutis tout en tremblant d'effroi. Le liquide visqueux coula dans ma gorge avec fureur, me réchauffant le corps et l'âme tandis que les cris de la bête retentissaient toujours.

  " Soit, dis-je en reprenant légèrement mes esprits, Tu ne fouleras pls longtemps le sol de cette terre, Maudite créature ! ". A part peut-être me rassurer, cette injonction n'eut vraiment aucun effet. De plus, un dilemme intérieur me tiraillait : mon esprit me commandait de partir, mon cœur de rester. J'avais senti la puissance de la bête et le doute s'était insinué dans mon esprit. C'est alors qu'un cri retentissant remplit la caverne : " Par Brehan ! ".

  La stupeur fit rapidement place à l'allégresse quand je vis un chevalier tout d'armure vêtu. Sa lame maculée par le sang bleuâtre des profondus fendait l'air avec une dextérité que je croyais impossible. Les têtes, les bras, les griffes semblaient se dissocier des corps comme par magie a chaque coup porté. Contrairement à moi, il n'eut aucune hésitation et frappa avec rage Profondus qui poussa un grognement mêlant haine et douleur.

  Enhardi par cet acte de bravoure, je priais Titania afin qu'il apporte sa protection au guerrier. Des sphères de lumières entourèrent le combattant qui sembla moins sensible aux coups de griffes et au morsures de la bête. Je dessinai alors dans les airs des arcanes puissantes qui jaillissaient à intervalles réguliers sur le monstre en soutien du preux chevalier.

  Le combat fut acharné et dura des heures semble-t-il. Harassés et cherchant notre souffle, nous priment le temps de nous asseoir devant le cadavre inanimé de cette chose qui n'était plus, pour récupérer. C'est ainsi que naquit une solide amitié entre un barde et un guerrier et que fut récupéré le bâton du malicieux Zhakar. A quoi servit-il ? 

Cela est une autre histoire...

Source :
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Dernière mise à jour 06/02/02