La
Genèse d'Althéa (extrait)
Astronomie...
quel homme n'a jamais regardé le ciel en
admirant l'œuvre incommensurable de nos
dieux. Car pas besoin de chercher bien loin
pour voir un miracle. L'agencement parfait
et le mouvement horloger de chaque lune, de
chaque planète et de tout cet univers
centré sur Althéa où se condense les
volontés divines n'en est-il pas le
meilleur exemple ?
La voûte céleste fut l'unique
passion de ma vie et je ne le regrette pas.
Mais viens un moment dans l'existence d'un
homme ou l'on doit penser à ce qu'il
adviendra de son savoir pour les
générations à venir... Or je vois que
l'astronomie est une science délaissée.
Elle est pourtant primordiale... Car les
astres régissent la magie de ce monde ainsi
que notre destin, et mieux les comprendre
nous apporterait tellement. Voilà pourquoi
j'ai tenu à vulgariser ici l'œuvre de ma
vie. Je me suis aidé pour ce faire de
différentes œuvres historiques,
théologiques ou mystiques qui sont venu
confirmer mes observations. Je remercie à
ce titre messire Lynn de m'avoir laissé
libre accès à certaines parties de la
Bibliothèque Royale.
Tout
d'abord, je tenais à faire le point sur les
connaissances que chaque individu devrait
apprendre durant son enfance.
Car, ce savoir si commun du temps de nos
ancêtres se perd au fil des générations
et n'est plus détenu que par un petit
nombre d'érudits. Rendez-vous compte...
Certaines personnes ne savent même pas qu'Althéa est ronde et qu'elle est au
centre de l'univers ! Pire encore, je
connais même des gens qui ne se rappelle
plus du nom de nos 3 lunes. La seul chose
que semble connaître les habitants de
Goldmoon, c'est l'existence de la
constellation du centaure cité dans la
prophétie. Je vais donc tenter en premier
lieu de faire une vulgarisation des
connaissances qui font ma science. Je
commencerais par les planètes pour des
raisons de compréhension.
Les
observations nous démontrent aisément que
Althéa est au centre de l'univers,
conformément aux saintes écritures de
notre Genèse. Outre notre soleil, 4
planètes tournent autours d'Althéa,
semblant des points à peine plus lumineux
que des étoiles à l'œil nu. Mais grâce
à un bon télescope, on peut en voir
certains détails. Ces planètes sont
appelées mondes élémentaires en raison de
leur analogie avec chaque élément. Il est
dit dans le saint codex d'Althéa qu'Artherk, pour faire s'épanouir le monde
tel que nous le voyons, dut créer ces
planètes, comme les rouages d'une horloge
condensant les énergies magiques
universelles en Althéa.
Laissez moi vous les présentez par
ordre de proximité à leurs périgées:
Les deux premières, de part leur symbolique
sont des planètes dites
"féminines":
Tout d'abord Mandrag
: elle représente l'élément de la terre
et possède une pale lueur verte au
télescope. Elle est de taille proche à
celle d'Althéa, presque sa jumelle pour
ainsi dire. Son symbole est un triangle
pointe en bas, barré d'un trait horizontal.
Viens ensuite Hydra,
planète d'un bleu immaculé, elle symbolise
l'élément de l'eau. Son signe est le
triangle pointe en bas. Sa taille semble
aussi assez proche de celle d'Althéa.
Puis viens notre soleil, que les elfes
appelaient Sohar, Il
symbolise évidement l'élément de la
lumière et son symbole est formé de deux
cercles concentriques.
Derrière le soleil viennent les planètes
masculines par oppositions aux deux
premières :
Naussic, planète
géante couverte de nuage, elle parait
presque éthérée, et certaines fois, on
peut même distinguer les étoiles
brillantes au travers. Elle représente
l'élément air, Son symbole est le triangle
pointe en haut, barré d'un trait
horizontal.
Enfin, Focus,
planète d'un rouge vif, parfois même aux
éclats dorés quand le soleil l'illumine.
Même si elle est la plus éloignée, elle
n'en est pas moins des fois plus visible que
Mandrag. Son symbole est un triangle pointe
en haut et elle est liée à la magie du
feu.
Si vous êtes prêtre d'Arthreck, dévot ou
même simple féru de religions, vous me
direz : Mais le codex parle d'une 6eme
planète : Thanas.
Oui, en effet : le codex, certains ouvrages
elfiques plus anciens encore, et même les
mythologie de diverses peuplades. Mais cette
planète si particulière ne semble pas
vouloir sortir des livres et de
l'imagination des gens. En effet, aucune
observation factuelle de l'astre n'a jamais
été consignée (aussi loin que remontent
les rapports d'astronomes dont j'ai pu avoir
lecture). Voilà pourquoi son existence
reste pour les esprits rationnels, pure
spéculation. Je vais tout de même tacher
de la décrire car j'ai, durant ma vie,
beaucoup enquêté, pensant pouvoir un jour
la capturer dans ma lunette.
Certains ouvrages sur lesquels je me suis
longtemps basé pour mes recherches
décrivent l'astre comme une planète noire,
absorbant la lumière (d'où la difficulté
à l'apercevoir) mais ne donnent que peux de
précision sur la position exacte de celle
ci. Il semblerait tout de même qu'elle se
rende visible lors de grandes conjonctions.
Un livre Maudit dont j'ai pu avoir copies de
quelques feuillets entre les mains, Le
terrible " Liber Lacrimae " (le
copiste, semble t'il, serait devenu fou
avant de finir son travail. L'original
aurait été perdu dans l'immensité de la
Bibliothèque Royale) contient une légende
intéressante : Thanas, autrefois visible
dans le ciel se serait écrasé sur Althéa
pour y creuser les enfers et résiderait au
cœur même de la planète.
Notre Genèse, quant à elle, ne fait que
peu de cas de l'astre, et il semble que son
allusion soit métaphorique; la planète
existerait en chacun de nous au travers de
nos craintes et de nos peurs. L'ouvrage
ayant une origine humaine, on peut
considérer en cela une interprétation
intéressante de la trace inconsciente qu'a
laissé la planète dans les cultures des
peuples de chaques races.
La planète possède aussi un symbole
universel : l'éclipse : Celui ci ressemble
aussi à deux croissants de lune se faisant
face et se touchant par les extrémités.
Passons
maintenant aux lunes :
Les 3 astres les plus proches sont les lunes
dont les trajectoires elliptiques se
croisent et s'entrecroisent sans jamais
qu'une lune ne percute une autre (bien que
certains prédisent leur collision lors de
la prochaine conjonction du Centaure, ce que
je réfute personnellement). Les 2 lunes les
plus visibles sont Aresthor et
Athanée, la première est massive et
légèrement brune et la seconde est plus
petite, plus brillante et plus lente dans sa
révolution. La troisième est un peu
particulière et beaucoup plus difficile à
décrire. Elle se nomme Faés.
Oscillante et changeante comme un nuage,
elle n'a jamais les mêmes caractéristiques
d'une observation à une autre. Il en va de
même pour sa trajectoire et sa vitesse. Il
lui arrive par exemple d'être pris d'un
mouvement de rétrocession. Complètement
chaotique me direz vous...
Extraordinairement complexe plutôt vous
répondrai-je et je ne garde pas grand
espoir dans ce qui me reste de vie de la
dompter un jour à coup de lois
mathématiques...
Du point de vue des écrits, on en retrouve
des descriptions succinctes chez les nains.
Mais ceux ci semblaient avoir peu d'attrait
pour les astres, au point d'en avoir oublié
leurs noms (Les rares allusions écrites
apparaissent sous forme métonymique :
celui-qui-brille, celui-qui-est-gros,
celui-qui-est-fou...) On peut supposer que
leur nature Cavernicole à fait qu'ils n'ont
jamais vu l'utilité de l'étude des astres.
C'est en fait des Elfes que nous proviennent
les premières études des lunes, à ce jour
encore inégalées dans leur précision. Et
c'est de la langue elfes que nous tirons
leurs noms. Les elfes avaient développé
une théorie pour la moins intéressante :
Les lunes, selon eux, étaient l'émanation
des pensées collectives des races
intelligentes (autrement dit à l'époque,
principalement la race elfique) et
tournaient autour d'Althéa depuis
l'apparition des premières traces
d'intelligences. Comme si d'un coté la
raison avait eux besoin d'être symbolisé
dans les cieux et d'un autre coté comme si
les lunes avaient été nécessaires pour
contrôler et canaliser cette nouvelle force
naissante : la conscience... Voici
d'ailleurs une présentation des
différentes lunes par une mage-scalde elfe.
Il est évident que la traduction fait
perdre une grande partie de son charme à l'œuvre,
Néanmoins le contenu est là.
" Elles
sont 3 compagnons, séparés par les
cieux,
Dissemblables et pourtant, d'état
indissociable.
Elles sont l'esprit des gens et non celui
des dieux.
Laissez moi vous dépeindre, ce trio
immuable.
La
première est savoir, connaissance et
mesure
Elle se nomme Athanée, et sa lumière
parure
Etincelle dans la nuit, soufflant de sa
lueur,
Leurs recherches infinies aux savants et
penseurs.
La
deuxième est géante, semblant défier le
ciel
Elle est la volonté, force des ambitieux,
Et son nom écorché, résonne dans les
cieux,
Comme un grand dieu guerrier: Aresthor
l'éternel.
La
muse de ce poème est ma troisième,
œphis.
Par elle s'aiment les cœurs, pur Faès,
doux supplice,
Mais méfiez-vous d'œstrat, des mortelles
passions.
Pour elle seules souffrent les cœurs,
noir Faès, Soumission !
Ho, Althéa ! Ho, mère ! tes trois sœurs,
tel trois flammes
Agitent les peuples. Danse effrénée,
rythmant nos âmes,
Comme un ballet, celui des pensées des
vivants.
Nous sommes un peu leurs jouets, Elles
sont notre semblant.
Morjeria.
"
Il
existe de nombreux écrits elfiques sur nos
lunes, je puis ici tous les citer mais je
vous invite, si vous comprenez l'elfique, à
parcourir les rayons de la bibliothèque
royale. De même, nombres d'écrits humains,
parlent de ce lien qui unirait nos esprits
à ces trois Astres. Cela semble être plus
qu'une simple inspiration des écrits de nos
prédécesseurs...
Au final il semble que chaque lune
symbolise à la fois une façade, un moteur,
de la pensée humaine et son contraire en
fonction de sa position dans le ciel. En
effet, selon les elfes, chaque lune
influence les êtres vivants en fonctions de
leur cycle. Lorsque les lunes sont
ascendantes, c'est à dire qu'elles tendent
vers la pleine lune au fur et à mesure des
jours, c'est leur coté éclairé qui
influence les êtres vivants. Lorsque les
lunes sont descendantes, qu'elles tendent à
disparaître du ciel, alors c'est le mauvais
coté qui reprend le dessus. Il semble que
plus la race en question est développée et
civilisée, plus l'influence des lunes se
fait sentir (j'aimerais d'ailleurs, sur ce
point confronter mes travaux avec ceux d'un
sociologue ou d'un historien ).
Athanée symbolise la raison et
la vivacité d'esprit sur sa face éclairé.
Sur sa face cachée, elle symbolise
l'inconscience, l'animalité qui réside en
chaque homme.
Aresthor symbolise en fait la
volonté et l'abnégation (même si elle est
des fois associés au courage). Sur sa face
cachée, elle symbolise la paresse, la
complaisance dans la décadence.
Faès quant à elle est
légèrement différente puisqu'elle
symbolise la passion sur deux faces. Les
elfes ont en fait deux mots (l'œphis et l'œstrat
) la ou nous n'en avons qu'un (la passion).
Mais d'un coté, il s'agit des passions
constructives (l'œphis) comme l'élan
artistique, l'amour, et de l'autre il s'agit
des passions destructives (L'œstrat), comme
la haine, la jalousie.
Il est décrit dans certains ouvrages de mes
prédécesseurs que les lunes n'ont pas
toujours le même aspect dans le ciel. Il
semble qu'il leur arrive de changer de
visage lors d'événements de grande
ampleur. De ceux qui bouleversent l'esprit
des gens. Voici un extrait de rapport ayant
été écrit il y a plus d'un siècle, par
un célèbre Météorologue impérial: Sir
Drevet lors d'une bataille où il exerçait
sa fonction.
" Cela faisait maintenant 2 jours
entiers que les armées combattaient sans
qu'un des 2 camps ne parvienne à prendre
l'avantage. Je devais être, de par ma
position de Météorologue d'état major un
des seuls à observer le ciel en cette
soirée de carnage. Je priais pour qu'une
pluie salvatrice vienne enfin obliger les
deux camps à cesser la lutte mais les
nuages qui couvraient le ciel depuis plus
d'une semaine ne semblaient pas vouloir
éclater. C'est alors que l'impensable se
produisit. Ces nuages si tenaces semblèrent
s'effacer comme neige au soleil et on vit
poindre sur le levant des éclats inconnus :
Les trois astres des marées de l'esprit
brillèrent d'une lueur nouvelle et
illusoire ! D'argent comme des larmes pour
Faès, de rouge vif comme du sang pour
Aresthor et d'une lumière sombre brûlant
les yeux pour Athanée. Inutile de dire que
la vision d'effrois de cette apparition
provoqua force panique et moults débandades
au sein des 2 armées, concluant ainsi la
bataille... "
Cela dit, de mon vivant, je n'ai jamais vu
de telles manifestations, il va sans dire
que celle ci doivent être très rare. Quand
à leur explication, elle demeure encore
hasardeuse.
Toute cette
présentation parle des éléments qui sont
demeurés inchangés durant le cataclysme
qui vit le morcellement du miroir de la
destiné en une multitude de plans de la
réalité. En effet, ce bouleversement n'a
pas été sans conséquence sur la voûte
céleste. Celle ci a, elle aussi, été
brisée comme un miroir. Des constellations
ont disparues, d'autres sont apparus...
notamment dans le plan de l'écliptique : 6
constellations sont venues bousculer les
autres. Le lien fut fait un peu plus tard :
Les 6 hérauts de l'haruspice venaient de
marquer le ciel nocturne de leurs
empreintes.
L'un des rares groupes d'étoiles à
n'avoir pas subit de modification est la
tristement célèbre constellation du
centaure, comme pour rappeler que
l'ombre de la prophétie plane toujours au
dessus de l 'humanité. Cette constellation
demeure encore mystérieuse, et les
témoignages qui nous restent des
précédentes prophétie ne donnent que peu
de détails sur elle. Puissions nous ne
jamais avoir à en connaître plus sur elle.
Une
partie de mon travail récent porte sur la
comparaison des différents mondes.. J'ai eu
la chance que messire Camber s'intéresse à
mes travaux et me permette d'avoir accès à
des relevés et observations sur les six
mondes connus à cette époque (je n'ai pu
encore travailler sur Glyph et Harn ). Chose
étrange au premier abord: le ciel de chacun
des univers connus est légèrement
différent.
Les études que j'ai effectuées sont
formelles et trop évidentes pour pouvoir
être mises en doute: La disposition de nos
planètes diffère selon le plan à partir
duquel on les observe. Les lois qui
régissent les planètes et les lunes ne
sont pas exactement les même. Ces
modifications sont très peu sensible mais
prennent en compte l'ensemble des astres:
L'un va plus vite, l'autre plus lentement...
l'un semble très légèrement plus gros ou
plus brillant, etc... Seuls, au final, sont
sensibles les différences d'ordre orbital.
Car aussi infimes soient-elles, leurs
influences s'accumulent depuis le
cataclysme. En résultat, les positions des
astres ne sont plus du tout les mêmes. Ce
décalage a évidemment une explication. En
effet, les astres sont à la fois ceux qui
tempèrent, régissent et représente
Althéa dans toute sa plénitude. Les
destins des mondes étant désormais
séparés, il devait en être de même pour
les astres qui en sont le symbole.
Mes
observations inter-mondes m'ont aussi donné
lieu de contempler un corps stellaire assez
particulier : une comète. J'ai tout d'abord
cherché à l'identifier, car certaines
comètes ont des cycles tellement longs que
le souvenir dans notre histoire, de leur
dernier passage à amplement le temps
d'être oublié. Une longue fouille dans mes
archives commença alors. Je lui attribuais
plusieurs fois le nom et les
caractéristiques d'autre comètes,
remontant toujours plus dans les rapports
d'astronomes sur ces astres mystérieux qui
croisèrent la route de notre planète mais
aucune ne semblait vraiment lui
correspondre.
C'est que cette comète est assez
particulière : elle semble être le seul
objet du ciel dont les caractéristiques
soient strictement identiques d'un monde à
l'autre. Pas la moindre différence. Comme
si celle ci était ancré à travers les
réalités. Comme si elle avait décidé de
braver l'éparpillement des éclats du
miroir. Cela m'a fait pencher vers une autre
hypothèse : La comète aurait été créée
au moment du cataclysme. C'est pour
l'instant la seule explication, mais mes
recherches continuent. En attendant, étant
le premier à l'avoir découverte, je me
suis permis de lui donner, (temporairement
si sa vrai nature est dévoilé), le nom de
ma première femme : Leturgie. Celle
ci est encore loin, mais sera de plus en
plus visible au fur et à mesure de son
approche. Elle sera à sa périhélie d'ici
5 ans environs. Amplement le temps de
l'observer sous toutes ses coutures.
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